Le conseil municipal de la ville britannique de Birmingham, incapable d’équilibrer son budget, comme la loi l’y oblige sans l’aide du gouvernement, s’est placé sous la protection de la « section 114 », ce qui signifie que seules les dépenses essentielles sont maintenues.
Le conseil municipal ne définit pas ce qui constitue un service « non essentiel » pour son million d’habitants, mais les parcs, les routes et les services culturels risquent d’être affectés. Tous les contrats signés devraient toutefois être honorés.
Les élus du Conseil municipal doivent se réunir sous trois semaines pour voter un nouveau budget rectificatif dans la plus grande collectivité locale du pays, Londres étant divisée en arrondissements.
Alors que l’opposition municipale dénonce une mauvaise gestion financière, le maire de la ville, John Cotton, dénonce les coupes effectuées dans les financements aux collectivités locales après treize ans de de gestion du gouvernement par le parti conservateur.
Au-delà des 10% cette année, l’inflation est citée comme responsable de cette rude épreuve budgétaire. Le budget de la ville a également énormément souffert des 800 millions d’euros que la ville doit encore payer suite à une condamnation pour n’avoir pas respecté l’égalité salariale ainsi que l’installation d’un nouveau système informatique.
En pleine crise du coût de la vie et à la suite d’années de coupes budgétaires sous les gouvernements conservateurs, et à un an des prochaines législatives, la faillite de la deuxième ville du Royaume-Uni fait craindre un effet domino pour d’autres municipalités. Selon la fédération des collectivités locales britanniques, 26 autres villes pourraient se déclarer en faillite dans les deux prochaines années.
Dans le pays, le budget des municipalités dépend des recettes des impôts locaux appliqués aux administrés et aux entreprises, mais aussi d’une contribution de l’Etat.
Selon le centre de réflexion Institue for Government, ce financement venu de Londres a chuté de 40% en termes réels entre 2009 et 2010, une période marquée par l’arrivée au pouvoir des Conservateurs, et 2019/2020, avant de remonter avec les dépenses exceptionnelles liées à la pandémie de Covid-19.