C’est confirmé. Les espagnols n’auront plus recours aux travailleurs saisonniers marocains, ou du moins pendant la campagne agricole 2011-2012. La commission des flux migratoires de la province de Huelva a été claire sur ce point. Argument avancé : la situation « critique » du travail en Espagne. Et ce, malgré la signature en 2006 d’une convention relative à la gestion des travailleurs saisonniers marocains en Espagne.
A en croire les propos tenus par la commission des flux migratoires de la province de Huelva, l’Espagne bénéficie d’un nombre suffisant de main d’œuvre à même de répondre aux besoins de la plantation. Le recours à la main d’œuvre marocaine est par conséquent inutile, voire nuisible. Cela dit, la commission a nuancé sa position, en évoquent la possibilité, si besoin il y a, de faire appel aux travailleurs marocains pendant la récolte. Autant dire que la priorité sera désormais donnée à la main d’œuvre locale.
De manière plus générale, et au-delà de cette mesure protectionniste, la demande espagnole en matière de main d’œuvre marocaine enregistre une baisse constante durant les cinq dernières années. En effet, entre l’année 2009 et l’année 2010, le nombre de contrats de travailleurs saisonniers marocains a été réduit de moitié, passant ainsi de 12 000 contrats en 2009 contre 5 600 en 2010. Les principales raisons à cela résident, selon certains, dans la conjoncture économique de l’Espagne, fortement marquée par les répercussions de la crise ainsi que l’état, loin d’être satisfaisant, des campagnes agricoles. A noter que ces contrats concernent essentiellement la cueillette de la fraise. Activité exigeante qui nécessite un niveau de qualification certain. Cette tâche était jusque là quasi exclusivement remplie par des femmes marocaines. Depuis la signature de la convention en 2006, le nombre total d’ouvrières marocaines ayant travaillé en Espagne s’élève à 32 000. Ces dernières bénéficiaient de conditions de travail très avantageuses : contrat de travail à durée déterminée pouvant aller de trois à six mois et une rémunération journalière qui tourne autour de 37 euros. Un manque à gagner donc pour des milliers de marocaines !