Mali :Au moins deux morts dans des tirs d’obus sur Tombouctou

L’armée malienne a affirmé dans un communiqué officiel qu’au moins deux personnes sont mortes et cinq blessées hier après-midi après « des tirs d’obus terroristes » sur la ville de Tombouctou, dans le Nord-est du Mali. 

Un élu de Tombouctou et une source hospitalière parlent plutôt de trois morts. Le 7 septembre déjà, une attaque imputée aux djihadistes a tué des dizaines de civils à bord du ferry le Tombouctou

Dans une série de messages au début d’août, le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM), alliance djihadiste affiliée à Al-Qaïda en lutte depuis des années contre l’Etat malien, a déclaré être en «guerre dans la région de Tombouctou ». 

Depuis, Tombouctou fait face à un blocus imposé par les djihadistes qui empêchent les quelques dizaines de milliers d’habitants de la « cité aux 333 saints » de quitter la ville ou d’être ravitaillés. 

Tombouctou fait partie des premières grandes villes du nord du Mali à être tombées sous le contrôle des rebelles touareg, puis celui des combattants salafistes après une insurrection en 2012. Les forces françaises et maliennes ont chassé ces agresseurs et repris le contrôle de la ville en 2013. 

Mais en 2022, les militaires maliens ont poussé vers la sortie la force antidjihadiste française Barkhane  et se sont rapprochés militairement et politiquement de la Russie, faisant du rétablissement de la souveraineté l’un de leurs mantras bien que de vastes étendues du territoire malien continues d’échapper à leur contrôle. 

Après des mois de tensions avec le gouvernement, les groupes à dominante touareg, qui avaient signé avec l’Etat central en 2015 un accord de paix censé mettre fin aux hostilités déclenchées avec les insurrections indépendantistes et salafiste de 2012, ont repris en ce mois de septembre, leurs attaques contre l’armée malienne dans la zone nord. 

Le regain d’hostilités dans le Nord coïncide avec le retrait en cours de la Minusma, la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali, et la remise par la Minusma de ses camps aux autorités maliennes. Dans la lutte territoriale en cours, les séparatistes estiment que les bases onusiennes devraient revenir sous leur contrôle.