Aux Pays-Bas, l’ex-militaire rwandais Pierre-Claver Karangwa est soupçonné d’avoir joué un rôle majeur pendant le génocide de 1994. Le gouvernement de son pays d’origine demandait son extradition, mais cette requête a été rejetée par les autorités néerlandaises, qui ont toutefois entamé des investigations. Dans le cadre de cette enquête, Pierre-Claver Karangwa a été interpellé.
Rappelons qu’en juin dernier, la Cour suprême néerlandaise s’était opposée à l’extradition de Pierre-Claver Karangwa, aujourd’hui âgé de 67 ans. Considéré comme un opposant politique, une extradition constituerait une « violation flagrante du droit à un procès équitable », avait soutenu la justice néerlandaise. Les autorités rwandaises, qui soupçonnent Pierre-Claver Karangwa d’avoir pris part à la tuerie de 30 000 Tutsis dans la paroisse de Mugina en avril 1994, demandent son extradition depuis 2012.
C’est depuis 1998 que Pierre-Claver Karangwa réside aux Pays-Bas, où il a même obtenu la citoyenneté. Mais celle-ci lui a été retirée l’an dernier par le gouvernement, ouvrant ainsi la voie à son extradition avant que la plus haute instance judiciaire de ce pays ne gèle cette procédure.
A présent, c’est la justice néerlandaise qui mène l’enquête. Les procureurs des Pays-Bas ont affirmé qu’ils soupçonnaient Pierre-Claver Karangwa d’avoir participé à l’incendie d’une maison abritant des dizaines de femmes et d’enfants après l’attaque de la paroisse de Mugina. Il a été interpellé sur la base de ces soupçons.