L’armée sud-coréenne a annoncé hier mardi qu’un petit bateau transportant un groupe de Nord-Coréens a traversé les eaux sud-coréennes, évoquant ce qui ressemble à un rare acte de défection par la voie maritime.
L’état-major de l’armée sud-coréenne a précisé que le navire a été intercepté au large de la ville de Sokcho, à l’Est du pays et à quelques kilomètres de la ligne de démarcation maritime avec la Corée du Nord, ajoutant que les personnes à bord du bateau ont été conduits dans un lieu sécurisé.
Citant une source gouvernementale anonyme, l’agence de presse Yonhap a rapporté que les personnes à bord de l’embarcation étaient quatre Nord-Coréens qui « ont exprimé leur intention de faire défection ».
Depuis le conflit de 1950-1953, ce sont plus de 30.000 Nord-Coréens qui ont fui leur pays vers le Sud. La plupart d’entre eux ont traversé la frontière avec la Chine, où ils risquent d’être arrêtés et expulsés, mais où ils restent parfois des années, avant de rejoindre la Corée du Sud via des pays tiers comme la Thaïlande.
Une poignée de Nord-coréens seulement a réussi à franchir la frontière maritime ou la zone démilitarisée qui sépare les deux Corées, qui restent officiellement en guerre. Selon des défenseurs des droits humains, en cas de rapatriement, ces fugitifs nord-coréens encourent de lourdes sanctions dans leur pays, voire la peine de mort.
Le nombre des transfuges nord-coréens a chuté à 67 personnes l’année dernière après que Pyongyang ait imposé une fermeture stricte de ses frontières pour se protéger de la pandémie de coronavirus. Mais il a été multiplié par trois fois, cette année, avec 139 transfuges nord-coréens qui sont parvenus à atteindre la Corée du Sud ces neufs derniers mois, contre 42 en 2022 à la même période.
Cette hausse intervient alors que la situation alimentaire en Corée du Nord, serait vraisemblablement inquiétante et fait l’objet de nombreuses spéculations dans le sillage de l’abandon par la Chine, de la politique zéro Covid.