Persistance des vulnérabilités de la France face aux ingérences étrangères

Le rapport annuel de la Délégation parlementaire française au renseignement publié hier jeudi met en évidence des vulnérabilités françaises persistantes face aux influences étrangères et à l’espionnage. 

La Délégation relève que cette menace a pris une nouvelle ampleur ces dernières années en raison d’abord d’un changement « radical du contexte géopolitique ». 

Les quatre sénateurs et quatre députés tous habilités au secret défense, qui composent cette Délégation chargée de surveiller l’action des services spécialisés tricolores (DGSE, DGSI, DRSD, DRM, Tracfin, douanes, etc), affirment dans leur rapport que la France n’est pas au niveau et dénoncent la naïveté française, tant celle des élites politiques et administratives que celle des milieux économiques et académiques. 

Le rapport de la Délégation dresse une liste de pays menaçants pour la France qui sont « la Russie, pour ses manœuvres de déstabilisation démocratique, la Chine, pour la prédation économique, l’Iran pour sa stratégie des otages et la Turquie pour son influence cultuelle ». 

La Délégation affirme même que les Etats-Unis, qui font officiellement partie des alliés de la France, jouent souvent la carte de l’extra-territorialité du droit, qui leur permet par exemple de récolter de multiples données sensibles. 

Pour protéger la France de ces ingérences, les auteurs du rapport listent une série de mesures potentielles dont un projet de loi anti-ingérences, l’enregistrement des personnes ayant une influence sur la vie publique française et travaillant pour le compte d’une nation étrangère, le gel des avoirs des structures à la solde de puissances étrangères, ou encore des contrôles plus fréquents vis-à-vis des participations étrangères dans les entreprises françaises. 

La délégation suggère la création d’un projet de loi anti-ingérences visant à repérer l’action de services de renseignement étrangers, par le biais d’un traitement de données sur Internet.