L’Organe de lutte contre la migration clandestine, une autorité affiliée au ministère libyen de l’Intérieur du gouvernement basé à Tripoli, a organisé hier lundi des convois routiers depuis Tripoli, (Ouest) vers la frontière avec l’Egypte, dans l’Est du pays, pour refouler 600 ressortissants égyptiens en situation irrégulière sur le territoire libyen, a annoncé Mohamad Bardaa chargé des affaires sécuritaires.
Après avoir reçu un laissez-passer, ce sont des centaines de jeunes hommes qui ont embarqué à Tripoli à bord d’une dizaine d’autocars qui devaient les reconduire au poste-frontière d’Emsaed, à 1.375 kilomètres à l’Est de la capitale.
Depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011, la Libye est plongée dans le chaos, divisée entre autorités rivales l’une basée à l’Ouest et l’autre à l’Est, et est devenue une plaque tournante pour des dizaines de milliers de migrants cherchant à gagner l’Europe par la mer Méditerranée.
Parmi ces migrants clandestins figurent de nombreux Egyptiens qui tentent chaque année de rejoindre l’Europe par la Méditerranée orientale en transitant par le territoire libyen, souvent au péril de leur vie. Ceux qui n’ont pas pu effectuer la traversée sont restés bloqués depuis des années en Libye et travaillent pour survivre dans l’agriculture, le bâtiment ou le commerce, notamment dans la capitale Tripoli et son voisinage.
Sur la base des données collectées entre mai et juin 2023, l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), a indiqué mercredi dernier sur X, anciennement Twitter, que plus de 700.000 migrants de diverses nationalités sont actuellement présents sur le territoire libyen.
Alors que les agences de l’ONU se chargeaient jusqu’alors des rapatriements de réfugiés et de migrants, les autorités libyennes de l’Ouest, du Sud et de l’Est ont récemment conclu un accord suite auquel c’est désormais l’organe en charge des expulsions au ministère de l’Intérieur qui pilote les opérations de refoulement de manière coordonnée.