Eclaboussé par un scandale de corruption, le chef du gouvernement portugais, le socialiste Antonio Costa a annoncé hier mardi avoir présenté sa démission au chef de l’Etat, qui l’a acceptée, quelques heures après la mise en examen de son ministre des Infrastructures, Joao Galamba, dans cette affaire de malversation.
Arrivé au pouvoir il y a huit ans, Antonio Costa a déclaré devant la presse que « les fonctions de Premier ministre ne sont pas compatibles avec un quelconque soupçon portant » sur son intégrité. Il dit avoir la conscience tranquille et être « pleinement disponible pour coopérer » avec la justice.
Le chef de l’exécutif démissionnaire a été éclaboussé par une affaire de corruption liée à l’attribution de contrats énergétiques, qui a conduit notamment à l’inculpation de l’un de ses ministres et de son chef de cabinet.
Des perquisitions ont été menées hier matin dans sa résidence officielle, dans plusieurs domiciles, dans des ministères et des cabinets d’avocat. Les enquêteurs s’intéressent à la concession de licences « d’exploration de mines de lithium » dans le nord du Portugal, à « un projet de production d’énergie à partir d’hydrogène » et à « un projet de construction d’un data center de la société Start Camus » à Sines, située à une centaine de kilomètres au sud de Lisbonne, la capitale.
Le ministre portugais des infrastructures, Joao Galamba a été pour sa part inculpé à l’instar du président du conseil de direction de l’Agence portugaise pour la protection de l’environnement (APA).
Le ministère public a annoncé dans un communiqué hier mardi qu’au cours de l’enquête, « le nom et l’autorité du Premier ministre ont également été cités par les suspects ». Antonio Costa est soupçonné d’être lui-même intervenu « pour débloquer des procédures » dans le cadre de cette affaire. Le parquet précise qu’il fera « l’objet d’une enquête » autonome.
La présidence a annoncé dans un communiqué que le chef de l’Etat portugais, Marcelo Rebelo de Sousa réunira ce mercredi les partis politiques représentés à l’Assemblée de la République (Parlement) et, demain jeudi, le Conseil d’Etat, où siègent les plus hauts responsables politiques, avant de «s’adresser au pays». Le président pourrait, s’il le souhaite, dissoudre le Parlement et convoquer des élections anticipées.