En pleines tensions avec le Venezuela, les Etats-Unis annoncent des exercices aériens «de routine» au Guyana

L’ambassade américaine à Caracas a annoncé hier jeudi, que les Etats-Unis vont mener des exercices militaires aériens de «routine» au Guyana alors que la tension monte entre ce pays d’Amérique latine et son voisin vénézuélien autour de la région de l’Essequibo riche en hydrocarbures. 

Selon le communiqué de l’ambassade américaine, le commandement sud des Etats-Unis (USSOUTHCOM) effectuera, en collaboration avec les Forces de défense du Guyana (GDF), des opérations aériennes au Guyana. 

Cet exercice s’inscrit dans le cadre d’engagements et d’opérations de routine visant à renforcer le partenariat entre les deux pays en matière de sécurité et de coopération régionale. 

Le texte précise également que l’USSOUTHCOM poursuivra sa collaboration avec les Forces de défense guyaniennes (GDF) dans les domaines de la préparation aux catastrophes, de la sécurité aérienne et maritime et de la lutte contre les organisations criminelles transnationales. 

Si le communiqué américain évoque « des opérations de routine », la veille, le chef d’état-major guyanien, Omar Khan avait indiqué avoir contacté ses partenaires et évoqué une possible assistance des Etats-Unis et du Brésil face aux prétentions territoriales du voisin vénézuélien. 

Les Etats-Unis sont un allié du Guyana, où le groupe ExxonMobil est l’un des principaux opérateurs pétroliers de ce petit pays appelé à devenir un eldorado de l’or noir avec les plus grandes réserves par habitant de la planète, notamment grâce aux récentes découvertes de nouvelles réserves de pétrole dans l’Essequibo. 

Georgetown et Caracas se disputent depuis des décennies la souveraineté de l’Essequibo, un territoire de 160.000 kilomètres-carrés, riche en pétrole actuellement sous administration guyanienne, mais il est revendiquée par le Venezuela. 

La tension est montée d’un cran depuis que Caracas a organisé dimanche dernier, un référendum sur le rattachement au Venezuela de cette province qui représente actuellement plus des deux tiers du Guyana et où vivent 125.000 personnes, soit un cinquième de sa population. 

Selon les chiffres officiels, contestés par de nombreux observateurs, quelque 10,4 millions d’électeurs vénézuéliens ont participé à la consultation référendaire dont 95% se sont dits favorables à l’intégration de l’Essequibo dans le pays. 

L’escalade ces derniers jours a suscité l’inquiétude des instances internationales et le Conseil de sécurité de l’ONU doit se réunir ce vendredi pour tenter d’apaiser les tensions entre les deux pays voisins.