Le gouvernement américain se méfie de plus en plus des organisations criminelles canadiennes en matière de production et de fourniture de fentanyl, d’après un long reportage du Washington Post paru dimanche.
Durant les derniers mois, la police canadienne a effectué plusieurs saisies importantes en démantelant des laboratoires clandestins, confisquant entre autres 2,5 millions de doses de fentanyl non loin de Vancouver en octobre et plus de 25 kg de fentanyl et 3,5 tonnes de substances chimiques à Toronto pendant le mois d’août.
La prolifération de ces laboratoires clandestins au Canada pourrait mettre à mal les efforts tant des autorités nationales du Canda que ceux de l’administration américaine du président Joe Biden pour combattre ce stupéfiant au cœur de la crise des opioïdes qui, chaque année, sont à l’origine du décès de 7.000 personnes au Canada et de 70.000 autres aux Etats-Unis.
Washington se focalise actuellement sur la frontière avec le Mexique pour combattre le narcotrafic, mais tout porte à croire que les laboratoires sur le sol canadien pourraient également fournir le marché américain.
« C’est dur de croire que ça ne se produit pas … La plupart des chefs de police avec qui j’ai parlé croient que notre production (de fentanyl) dépasse la demande domestique », a déclaré à la presse le commandant de l’unité de lutte contre le crime organisé au sein des forces de l’ordre de Vancouver, Philip Heard.
Au 30 septembre dernier, le service des douanes américain avait saisi près de 12 tonnes de fentanyl à la frontière sud, contre seulement moins d’un kilogramme à la frontière avec le Canada.
«Nous ne voyons pas de flot de fentanyl du Canada vers les Etats-Unis », a affirmé un agent d’enquête du Homeland Security, Robert Hammer, en admettant toutefois que cela pourrait changer.