Le torchon brûle entre Bamako et Alger à propos du Nord malien

La brouille diplomatique entre Bamako et Alger s’est intensifiée au cours des derniers jours. Le gouvernement malien reproche à l’Algérie de porter atteinte à sa souveraineté dans le cadre du processus de paix d’Alger.

Durant la semaine passée, la tension est montée d’un cran entre ces deux Etats voisins jusqu’à occasionner le rappel de leurs ambassadeurs respectifs. 

Le 21 décembre dernier, le ministère malien des Affaires étrangères a annoncé avoir convoqué la veille l’ambassadeur algérien à Bamako afin de lui signifier la protester du gouvernement malien contre une «ingérence dans les affaires intérieures du Mali, sous couvert du processus de paix au Mali».

A en croire les autorités maliennes de transition, des réunions «récurrentes, aux plus hauts niveaux en Algérie», et à leur insu, auraient eu lieu «avec des personnes maliennes connues pour leur hostilité envers le gouvernement malien», dont « certains mouvement signataires de l’accord issu du processus d’Alger». Dans la foulée, Bamako a estimé que cette situation pourrait «nuire aux bonnes relations entre les deux pays».

Au lendemain de cette sortie, la diplomatie algérienne a également convoqué l’ambassadeur malien à Alger «au sujet des évolutions récentes de la situation», avant de rappeler «toutes les parties maliennes à renouveler leur engagement en faveur de la mise en œuvre de l’Accord » de paix signé en 2015 à Alger.

Pour rappel, l’Algérie avait facilité le processus de paix ayant mené en 2014 et 2015 à la signature des accords pour la paix et la réconciliation (APR), qui n’ont pas conduit à la stabilité escomptée dans la Nord et le centre du Mali. 

Depuis août dernier, ces accords conclus par Bamako avec les milices rebelles sont rompus et le gouvernement malien a reconquis par les armes la localité de Kidal demeurée longtemps le fief des insurgés maliens.

Dans son communiqué, le gouvernement algérien a nié en bloc les allégations des autorités maliennes, mais se défend du fait que les dernières réunions dont Bamako fait allusion «sont pleinement conformes à la lettre et à l’esprit de cette déclaration».