Le Comité national pour la libération des détenus (CNLD) a fait état de «l’arrestation du responsable du MDS (Mouvement démocratique et social, interdit), l’ancien détenu d’opinion, Fethi Ghares, à son domicile», une interpellation qui intervient juste quelques jours avant le scrutin présidentiel prévue le 7 septembre, au cours duquel le président sortant, Abdelmadjid Tebboune brigue un deuxième mandat à la tête de l’Algérie.
D’après le CNLD, Fethi Ghares, 49 ans, a été « conduit au commissariat central, à Alger centre», juste après avoir été arrêté par trois agents en civil chez lui dans la capitale algérienne.
«Ils lui ont dit qu’il devait rendre des comptes, mais ils ne lui ont présenté aucune convocation», a déclaré son épouse dans une vidéo diffusée sur Facebook, ajoutant que les agents de police lui ont indiqué que Fethi allait être acheminé au commissariat voisin, mais sur place, d’autres policiers lui ont dit que son mari n’y était pas et aucun communiqué officiel n’a été publié sur cette arrestation et ses mobiles.
Célèbre activiste de l’opposition de gauche et laïque, Fethi Ghares s’était impliqué en 2019 dans le mouvement de protestation populaire du Hirak qui militait pour un changement radical du système de gouvernance en place depuis l’indépendance de l’Algérie en 1962, de même que Karim Tabbou, un autre opposant dont les mesures de contrôle qui lui étaient imposées ont été récemment renforcées.
A l’approche de l’élection présidentielle, le pouvoir à Alger conduit d’une main de fer par le duo Abdelmadjid Tebboune et Saïd Chengriha, le chef de l’armée nationale, craint fortement un nouveau soulèvement contestataire en Kabylie et qui risque de s’étendre à d’autres régions du pays qui connait un climat économique et social très tendu et aggravé par la répression et la corruption dans les hautes sphères de l’Etat.