Le président brésilien, Luiz Inácio Lula da Silva est arrivé ce jeudi à Paris, pour une visite d’État en France, la première d’un chef d’État brésilien depuis 2012 et au cours de laquelle il compte relancer le dialogue avec les hauts dirigeants français, sur les grands dossiers internationaux, du conflit israélo-palestinien à la guerre commerciale déclenchée par le président américain, Donald Trump, en passant par l’épineux accord Union Européenne-Mercosur.
Lula s’entretiendra aura ce jeudi à midi, un entretien en tête-à-tête avec son homologue français, Emmanuel Macron, et sera le hôte d’un dîner d’État prévu à l’Élysée.
Les deux partie procéderont à la signature d’au moins une douzaine d’accords bilatéraux couvrant des domaines aussi variés que la défense, la recherche et l’innovation. Mais c’est sur la scène internationale que Paris compte sur le Brésil, qui assure cette année la présidence tournante des BRICS.
« Dans un contexte mondial marqué par les tensions commerciales et les conflits en Ukraine et à Gaza, les convergences avec le Brésil, puissance émergente majeure, sont plus que jamais nécessaires », souligne-t-on à l’Élysée.
La France espère notamment mobiliser le Brésil, reconnu pour son rôle de médiateur, en vue de la conférence internationale sur la paix israélo-palestinienne qu’elle organise mi-juin avec l’Arabie saoudite.
Sur le dossier ukrainien, la France entend « présenter à Lula l’état des lieux », alors que le Brésil maintient des relations étroites avec la Russie. Le président brésilien s’était d’ailleurs rendu à Moscou le 9 mai pour les commémorations de la victoire des Russes contre le nazisme, où il avait été reçu par son homologue russe, Vladimir Poutine.
Concernant l’autre point de friction potentiel qu’est l’accord de libre-échange UE-Mercosur, auquel la France reste opposée, contrairement à l’Allemagne ou à l’Espagne, le président brésilien, Lula, fervent défenseur de ce traité, pourrait plaider pour une relance des négociations dans le sillage du « nouveau contexte international » justifiant son adoption.
La question environnementale sera également au cœur des discussions, à quelques mois de la COP30 qui se tiendra en novembre à Belém, en Amazonie brésilienne.
Interrogé par Le Monde sur un projet controversé d’exploration pétrolière au large de l’Amazonie, Lula a défendu sa position en affirmant que « le Brésil ne renoncera pas à cette richesse, essentielle pour financer sa transition énergétique ».
Après sa visite à Paris qui sera marquée par un passage au Grand Palais qui abrite une exposition d’art brésilien, Lula se rendra à Monaco pour un sommet économique, puis à Nice pour assister aux côtés d’Emmanuel Macron, à l’ouverture de la conférence de l’ONU sur les océans, un rendez-vous crucial pour tenter de sauver des écosystèmes marins menacés par la pollution, le réchauffement climatique et la surpêche.