Le président bolivien, Arce mobilise la police et l’armée pour démanteler les barrages bloquant le trafic routier

Le président de la Bolivie, Luis Arce a ordonné mercredi une intervention conjointe de la police et de l’armée pour dégager des barrages routiers érigés par des partisans de l’ancien chef de l’État, Evo Morales. 

Ces barrages en place depuis le 2 juin, visent à faire pression sur le gouvernement que l’opposition accuse d’être responsable de la crise économique et de vouloir éliminer politiquement Evo Morales de la course à la présidentielle prévue le 17 août prochain.

Lors d’une conférence de presse, le président Arce a annoncé le déploiement des forces de sécurité pour rétablir la circulation sur l’axe Oruro-Cochabamba, une artère vitale reliant le centre du pays à La Paz, la capitale administrative. « Leur objectif est d’encercler La Paz pour l’asphyxier », a-t-il déclaré, avertissant que d’autres opérations de déblocage suivraient.

Les tensions se sont intensifiées ces derniers jours, avec des affrontements entre manifestants et forces de l’ordre signalés près de Cochabamba, ainsi que des violences entre les manifestants et des habitants excédés dans le Sud du pays, faisant au moins 17 blessés, dont deux policiers.

Les protestataires, partisans de l’ex-président Evo Morales (2006/2019), réclament la démission d’Arce et contestent son éligibilité à la prochaine présidentielle. 

Empêché de se présenter par une décision judiciaire limitant à deux le nombre de mandats présidentiels, Morales voit son mouvement, le MAS, divisé. 

Le parquet a par ailleurs ouvert une enquête pour « terrorisme » à son encontre, suite à une plainte du gouvernement l’accusant d’alimenter les troubles publics dans le pays.

Selon l’Autorité nationale des routes, 21 points de blocage étaient toujours actifs mercredi, contre 29 la veille. Ces barrages perturbent l’approvisionnement en denrées et en carburant, suscitant des craintes de pénuries.

Alors que la tension monte, le gouvernement tente de rétablir l’ordre tout en évitant une escalade, dans un contexte politique déjà polarisé. La situation reste volatile, avec des risques de nouvelles confrontations dans les prochains jours entre forces de l’ordre et protestataires.