122 millions de personnes déplacées dans le monde, selon l’ONU

Le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) a tiré une nouvelle fois la sonnette d’alarme. Dans son rapport publié jeudi 12 juin, l’agence onusienne révèle qu’au 30 avril 2025, 122,1 millions de personnes dans le monde étaient déplacées de force, fuyant les guerres, les violences ou les persécutions. Ce chiffre, bien qu’en légère baisse par rapport au record historique de 123,2 millions atteint fin 2024, témoigne d’un niveau de crise humanitaire sans précédent.

Cette baisse relative s’explique notamment par le retour massif de Syriens dans leur pays, après la chute du régime de Bachar al-Assad en décembre dernier. Selon l’ONU, plus de 500 000 personnes sont revenues en Syrie depuis la fin novembre, portant à 1,2 million le nombre de déplacés internes ayant retrouvé leur région d’origine. Cependant, la Syrie reste le deuxième pays le plus affecté, avec 13,5 millions de réfugiés et déplacés internes.

Le Soudan devient désormais l’épicentre de la crise, avec 14,3 millions de personnes déplacées, conséquence directe de la guerre civile qui ravage le pays depuis avril 2023. L’Afghanistan (10,3 millions) et l’Ukraine (8,8 millions) figurent également parmi les pays les plus touchés par les mouvements de population.

« Nous traversons une époque d’instabilité extrême, où les conflits modernes engendrent des vagues de souffrances humaines », a déclaré Filippo Grandi, Haut-Commissaire des Nations unies aux réfugiés. Il appelle à une mobilisation internationale urgente, dénonçant une baisse inquiétante des financements humanitaires, accentuée par le retrait brutal des États-Unis de plusieurs programmes d’aide.

Face à cette réalité, le HCR plaide pour des solutions durables, fondées sur la diplomatie, la coopération régionale et la reconstruction des pays ravagés par les conflits.