« Des erreurs ont été commises, et en tant que directeur général, je dois en assumer l’entière responsabilité» a déclaré le D.G de la BBC, Tim Davie en annonçant dimanche 9 novembre au soir, sa démission.
Ce départ retentissant, est la conséquence directe de la tempête médiatique déclenchée par un documentaire diffusé en octobre 2024 par la BBC, et qui aurait présenté de façon trompeuse, des propos du président américain, Donald Trump lors de l’émission d’investigation Panorama.
Selon plusieurs médias britanniques, deux extraits du discours de l’ancien président américain auraient été montés l’un à la suite de l’autre, donnant l’impression qu’il incitait explicitement aux émeutes du Capitole du 6 janvier 2021. L’affaire a suscité une vague d’indignation dans le camp républicain, qui accuse la chaîne publique de manipulation éditoriale.
La crise ne s’est pas limitée au départ du directeur général. Deborah Turness, patronne de l’information dans la BBC, a elle aussi présenté sa démission. Dans une lettre adressée à la Direction de la chaîne, elle a expliqué que la controverse autour du reportage était parvenue à un point où elle « portait préjudice à la BBC ». Elle a néanmoins assuré que les accusations de partialité institutionnelle visant BBC News étaient «infondées».
Dans un communiqué, le président du groupe public «British Broadcasting Corporation», Samir Shah a qualifié la journée de «triste pour la BBC». Il a néanmoins, salué le travail accompli par Tim Davie durant ses cinq années à la tête de l’entreprise, reconnaissant qu’il avait été soumis à «une pression persistante» ayant conduit à son choix. Il a également rendu hommage à «l’intégrité» de Deborah Turness dans des «circonstances difficiles».
Donald Trump, fidèle à son ton offensif, a immédiatement revendiqué ces départs comme une victoire. Sur sa plateforme Truth social, il a accusé la BBC de «trafiquage» et d’avoir cherché à «influencer le résultat d’une élection présidentielle». La ministre britannique de la Culture, Lisa Nandy, a qualifié l’affaire d’«extrêmement grave».
Samir Shah doit être auditionné ce lundi par une commission parlementaire, dans un climat politique et médiatique particulièrement tendu

