Nasser Bourita, le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, a plaidé, lundi à Skhirate, en faveur d’une position africaine commune sur le « Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières », qui devra être adopté en 2018.
« Le processus d’élaboration et d’adoption du Pacte mondial offre à la communauté internationale en général, et à l’Afrique en particulier, une occasion historique de réformer la gouvernance mondiale des migrations », a affirmé M. Bourita dans une allocution à l’ouverture des travaux de la « Retraite régionale sur la Migration », soulignant que « l’Afrique doit parler d’une seule voix » afin d’imposer son agenda sur les questions migratoires.
Cette « Retraite africaine sur la migration » est une étape « importante » dans une séquence entamée depuis mars dernier et qui se poursuivra jusqu’au prochain Sommet de l’Union africaine (UA) en janvier 2018. M. Bourita a ainsi rappelé qu’à la demande du président en exercice de l’UA et de la Guinée, Alpha Condé, le Roi Mohammed VI avait accepté de coordonner l’action de l’UA sur la thématique « structurante, transversale et très importante de la migration ».
Il a fait observer que ce choix « est d’abord une reconnaissance de l’engagement personnel du souverain et de sa conviction profonde en faveur de l’émergence du continent africain comme acteur de paix, de stabilité et de développement ».
Ce choix reflète également la pertinence de la politique nationale d’immigration et d’asile lancée en 2013, qui est à la fois « humaniste, globale, respectueuse des droits de l’Homme, et soucieuse de la mise en œuvre d’une responsabilité partagée et d’une coopération multilatérale rénovée ».
Pour le ministre, « ce choix concrétise enfin la volonté de favoriser un débat serein et apaisé, qui ne présente pas la migration comme une menace à apprivoiser, ou un défi à relever, mais une opportunité à saisir ». Etalée sur trois jours (du 30 octobre au 1er novembre), cette Retraite a pour objectif d’élaborer, avant le prochain Sommet de l’UA, un « agenda africain sur la migration » qui se déclinera en feuille de route africaine.
La Retraite, qui rassemble les Etats africains, permettra d’entamer les consultations avec les Etats et les structures concernées afin de préparer cet agenda.
La Retraite régionale est marquée par la participation de représentants issus de divers milieux, notamment des représentants gouvernementaux d’Etats africains, de différentes structures de l’UA (la Commission de l’UA, les communautés économiques régionales), d’organisations internationales comme l’ONU, l’OIM, la PNUD, UNODC et l’UNHRC, outre des acteurs de la société civile et du monde académique.
(avec MAP)