L’Istiqlal se démène comme il peut pour sortir de l’ombre après avoir été passablement marginalisé par les frasques politiques de Chabat. C’est l’impression laissée par sa nouvelle proposition sur la représentation au Parlement des marocains du monde.
En remettant sur la table le vieux sujet d’une représentation à la Chambre des représentants des Résidents Marocains à l’Etranger, les députés istiqlaliens tablent sur un sujet très porteur. Et pas seulement parmi les membres de la communauté marocaine émigrée. Pour souligner le sérieux de la démarche, les parlementaires istiqlaliens proposent que 60 nouveaux sièges soient réservés aux futurs représentants des quelque 5 millions de Marocains du monde. La question n’est pas nouvelle. La représentation parlementaire de la communauté marocaine vivant à l’étranger revient régulièrement dans le débat politique. La revendication est portée aussi bien par les MRE eux-mêmes que par de nombreux acteurs politiques nationaux, surtout à l’approche des échéances électorales.
L’Istiqlal n’ignore certes pas que le vote des MRE sur le territoire national est garanti par la Constitution. Il sait aussi pertinemment que les arguments contre l’organisation d’élections dans les pays d’accueil ne manquent pas. Le premier et non le moindre, est l’aversion de ces pays à l’organisation de campagnes électorales en bonne et due forme sur leur territoire. Ils y voient notamment une entrave à l’intégration des immigrés et un encouragement à leur double allégeance. Alors, s’agit-il d’une agitation de plus de la part du vieux parti nationaliste qui n’arrive pas à se remettre de ses déboires politiques ? A moins que l’Istiqlal ne se prépare à entrer dans une campagne électorale avant terme.