La surpopulation dans les prisons connaîtra-t-elle enfin un début de solution pour sortir l’univers carcéral du chaos dans lequel il s’enfonce depuis si longtemps? La dernière sortie du ministre de la Justice ouvre une fenêtre d’espoir pour cette pénible question, qui concerne d’abord l’humanisation des prisons.
Intervenant lors d’une énième rencontre dans le cadre du projet de réforme de la justice, Mustapha Ramid a lancé des pistes de solutions qui s’avèrent encourageantes. Parmi elles, le bracelet électronique qui pourrait être une alternative efficace au recours abusif à la détention provisoire. D’autant plus efficace que près de la moitié des quelque 70.000 prisonniers que comptent les prisons, est placée en détention provisoire en attendant un jugement définitif. Il serait, en effet, de bon conseil de désengorger des cellules surpeuplées en renvoyant chez eux les prisonniers détenus pour des délits mineurs dans l’attente de leur procès. Surtout que près de 54% des personnes emprisonnées sont détenues pour des « crimes financiers et de trafic de drogue », selon les chiffres de 2013 fournis par l’Observatoire marocain des prisons (OMP).
De plus, la rationalisation de la détention provisoire n’est qu’une disposition parmi la batterie de mesures envisagées pour préserver les droits des détenus et donner aux prisons un visage plus humain. Il en est ainsi des travaux d’intérêt général, qui pourraient supplanter certaines peines privatives de liberté ou encore des modifications de la procédure pénale pour convertir certains crimes en délits, etc.
En fin de compte, aucun effort ne doit être épargné pour réformer l’appareil judiciaire. L’objectif est de le faire évoluer d’un simple instrument punitif en un levier moderne qui rend justice.