Lahoucine Louardi, le ministre de la santé a eu le courage d’annoncer que près d’une quarantaine de personnes entrées récemment au Maroc, en provenance essentiellement des pays touchés par l’épidémie d’Ebola, sont soumises à un suivi médical rigoureux.
Une annonce de nature à susciter la panique ou l’inquiétude, mais que le ministre a tenu à expliquer par des mesures de précaution pour s’assurer que ces personnes sont effectivement saines. La durée d’incubation du virus qui peut aller jusqu’à 21 jours, exige un tel suivi médical. Ces explications, outre qu’elles se conforment au postulat formulé par l’OMS qu’il n’y a pas de risque zéro face à ce terrible virus, confortent aussi la demande faite par le Maroc pour le report de la CAN 2015. C’est connu, les grands rassemblements humains favorisent la propagation des maladies contagieuses.
Jusqu’à présent aucun cas n’a été enregistré au Maroc malgré le maintien des vols de la RAM vers les pays touchés, et ceci pour des raisons humanitaires et de solidarité pleinement assumées par le Royaume. Toutefois, le bon sens commande de prendre des mesures préventives, au vu de la propagation rapide de l’épidémie. Ebola a fait plus de 4000 morts au Liberia, en Sierra Leone et en Guinée. Le virus ravageur a même traversé l’Atlantique et la Méditerranée, avec des cas mortels enregistrés aux USA et en Espagne. C’est dire que ce serait une grave erreur de penser que ce virulent virus puisse être circonscrit géographiquement.
L’annonce par le ministre Louardi de la mise en place d’un plan national anti-Ebola prend alors tout son sens. Un premier palier de « détection précoce » est donc établi au niveau des aéroports et des avions qui seront équipés de caméras thermiques pour détecter les cas suspects. Parallèlement, quatre laboratoires ont été dotés d’équipements d’analyse rapide, en plus des dispositifs mis en place pour le diagnostic et la prise en charge des malades. Et malgré toutes ces mesures, rien ne vaut la vigilance constante.