Les conclusions du rapport de Bank Al Maghrib sur la supervision bancaire ne font pas de doute. Le risque de surendettement des ménages est réel, et peut avoir un impact considérable sur la stabilité financière : «une augmentation mal maîtrisée de l’endettement des ménages, conjuguée à une détérioration des conditions débitrices, pourrait accroître leur vulnérabilité à tout choc défavorable et menacer, en conséquence, la stabilité financière».Les établissements de crédit sont les premiers visés et retiennent toute l’attention. Ces derniers, représentant à eux seuls 80% de l’endettement des ménages, contre 20 % assuré par les sociétés de crédit à la consommation. Les établissements de crédit font ainsi, régulièrement l’objet d’enquêtes.Plusieurs enquêtes d’investigation, recouvrant différents aspects, ont ainsi été menées en 2010. L’idée étant de permettre à Bank Al Maghrib de disposer de données fiables et d’éléments d’appréciation relatifs au crédit. Exemple de l’enquête portant sur les conditions d’octroi de crédit, ayant débouché sur une connaissance plus fine des critères d’octroi de crédit pris en compte par les banques. Ou encore, des investigations menées sur le crédit à l’habitat et sur le crédit à la consommation, et qui ont permis une meilleure appréhension de ces deux catégories de crédit.Ainsi, le crédit immobilier, qui représente la majeure partie de l’endettement des ménages avec une part qui s’élève à 60%, et le crédit à la consommation ont connu des trajectoires opposées.En effet, à l’heure où, les prêts à l’habitat enregistrent une croissance soutenue. Ils ont augmenté de 13,2% en 2010 et représentent 124 milliards de dirhams, soit 16% du PIB.Le crédit à la consommation, pour sa part, connait la tendance inverse, en enregistrant une importante baisse, durcissement des conditions d’octroi oblige. Celui-ci est ainsi passé de 13,4% en 2009 à 4,5% en 2010.Cela dit, de manière plus générale, l’endettement dans son ensemble, qui est passé de 28% en 2009 à 30% en 2010, reste relativement contenu et ne représente que 28% de la part du PIB. Ce qui est largement inférieur aux niveaux affichés par les pays européens estime Bank Al Maghrib. Si ce constat est censé rassurer, il n’exclut pas pour autant la prudence !