Les ravages de l’analphabétisme sont encore plus graves que ce que l’on pensait au Maroc, où quelque 10 millions de personnes en souffrent encore, d’après les chiffres effarants publiés par l’ANLCA, l’Agence nationale de lutte contre l’analphabétisme.
C’est pratiquement le tiers de la population qui est concerné par ce fléau aux lourdes conséquences économiques, sociales, culturelles… Le système éducatif est bien sûr le premier concerné par cette faille, mais pas uniquement. «Ce chiffre alarmant nécessite non seulement l’intensification des efforts et l’accélération des rythmes, mais il est nécessaire que l’alphabétisation devienne concrètement l’affaire de tous», insiste l’ANLCA.
Dans un communiqué publié à l’occasion de la Journée internationale de l’alphabétisation (8 septembre), célébrée au Maroc sous le signe de « l’alphabétisation pour tous, l’alphabétisation affaire de tous », l’ANLCA rappelle l’effort qui reste à déployer.
C’est vrai que le Maroc revient de loin en matière d’alphabétisation. En moins d’une décennie, le taux d’analphabétisme a été réduit de presque la moitié. Grâce à un effort combiné des pouvoirs publics et des associations de la société civile, le nombre de personnes ne sachant ni lire ni écrire à été réduit de 43% en 2004 à 28% en 2012. Un acharnement récompensé au cours de la même année 2012 par l’Unesco, qui a décerné au Maroc le prix Confucius d’alphabétisation.
Toutefois, une décennie est encore nécessaire. L’effort doit être maintenu, voire accéléré « afin que le Maroc puisse éradiquer l’analphabétisme à l’horizon de 2024 », estime l’ANLCA.