À deux mois des législatives anticipées, la crise économique en Allemagne devient plus prioritaire que la guerre en Ukraine

Il y a six mois, lors des élections européennes, la guerre en Ukraine occupait une place centrale dans les débats des principaux partis politiques en Allemagne. 

Ce conflit géopolitique semblait prendre le dessus sur les préoccupations économiques, avec un large consensus sur la nécessité de soutenir l’Ukraine tout en renforçant la position de l’Allemagne dans la crise. 

Cependant, à deux mois des législatives anticipées prévues pour le 23 février prochain, la question de la guerre en Ukraine a été éclipsée par un autre problème de taille à savoir : la crise économique qui frappe durement le pays outre-Rhin.

À la fin de l’année 2024, l’Allemagne se trouve dans une situation préoccupante. Classée au dernier rang des pays du G7 en termes de croissance, elle s’apprête à connaître une deuxième année consécutive de récession. 

Les prévisions de croissance du PIB pour 2025 en Allemagne, sont faibles, se limitant au mieux, à une modeste augmentation de 0,2 %. Cette stagnation économique est due à une combinaison de facteurs internes et externes qui minent la compétitivité de l’Allemagne.

Les grandes entreprises allemandes, autrefois des symboles de la puissance industrielle du pays, annoncent régulièrement des plans de restructuration. BASF, Ford, ThyssenKrupp, et Bosch figurent parmi les géants qui réduisent leur activité ou modifient leur stratégie en raison de la crise économique et financière qui frappe durement le pays. 

Volkswagen, premier constructeur automobile européen, a récemment révélé qu’il allait supprimer plus de 35.000 emplois en Allemagne d’ici 2030, tout en réduisant sa production dans le pays. 

Cette annonce marque un tournant pour l’industrie automobile allemande, un secteur crucial pour l’économie de l’Allemagne qui lutte pour conserver sa compétitivité face à des acteurs étrangers, notamment la Chine, qui prennent de plus en plus de parts du marché, en particulier dans la catégorie des véhicules électriques.

Face à cette situation, les électeurs allemands se retrouvent devant un dilemme. Tandis que la guerre en Ukraine continue d’influencer la politique extérieure et de défense de l’Allemagne, l’économie nationale, cœur du modèle social et politique, exige désormais une attention urgente. 

Les partis politiques allemands se doivent de réorienter leurs priorités pour répondre à cette crise structurelle, tout en prenant en compte les effets de la mondialisation, la numérisation, et les transformations énergétiques. Les prochains mois seront cruciaux pour définir le cap de l’Allemagne, et la manière dont le pays surmontera les obstacles d’ordre économique, financier et politique.