L’Arabie saoudite accueille, ce vendredi 21 février, un sommet réunissant huit dirigeants arabes afin d’examiner une réponse à la proposition du président américain, Donald Trump concernant l’avenir de la bande de Gaza.
Ce plan controversé prévoit un contrôle américain du territoire palestinien et le transfert de sa population vers la Jordanie et l’Égypte, suscitant une forte opposition internationale, à l’exception d’Israël qui l’a soutenu.
Ryad a tenu à modérer les attentes en qualifiant la rencontre de « réunion fraternelle informelle » entre les six pays du Golfe, l’Égypte et la Jordanie. Les décisions prises seront intégrées aux discussions du sommet arabe prévu le 4 mars prochain en Égypte.
Toutefois, la vision américaine sur Gaza a suscité un consensus arabe inhabituel, bien que des divergences persistent sur la gouvernance future et le financement de la reconstruction du territoire, ravagé par 15 mois de conflit entre Israël et le Hamas.
Selon une source proche du gouvernement saoudien, les discussions au sommet de Ryad, porteront sur un « plan de reconstruction alternatif » à celui proposé par Washington. L’Égypte jouerait un rôle central en soumettant un projet structuré en trois phases étalé sur trois à cinq ans.
La première phase d’une durée de six mois, consisterait en des opérations de déblaiement et l’aménagement de zones sécurisées pour reloger provisoirement les déplacés, avec la mise à disposition de logements mobiles.
La seconde phase nécessiterait la tenue d’une conférence internationale sur la reconstruction, tandis que la troisième viserait à relancer un processus politique en faveur d’une solution à deux États, une option rejetée par Israël.
Le financement de ce projet demeure un défi majeur, tout comme la question sensible de la gouvernance post-conflit. Néanmoins, les dirigeants arabes s’efforceront de parvenir à une vision commune, bien que sa mise en œuvre reste complexe et difficile.
Pour Andreas Krieg, du King’s College de Londres, cette réunion représente une occasion unique pour Ryad de mobiliser les pays du Golfe, l’Égypte et la Jordanie afin de formuler une position unifiée face aux ambitions de l’administration américaine de Donald Trump.