Les investisseurs, frappés par une nouvelle vague de mesures protectionnistes, assistent à une débâcle généralisée des marchés financiers mondiaux.
Ces marchés sont secoués ce mercredi 9 avril, par une vague de panique, alimentée par l’annonce de nouvelles surtaxes douanières imposées par les États-Unis à une soixantaine de pays, dont un taux record de 104 % imposé spécifiquement à la Chine.
Entrée en vigueur ce mercredi à partir de 4h00 GMT, cette décision marque une intensification des tensions commerciales entre les deux premières puissances économiques mondiales.
Les places financières asiatiques ont été les premières à réagir. À Taïwan, l’indice a clôturé en baisse de 5,8 %, tandis que le Nikkei japonais a reculé de 3,93 %. En Chine continentale, les marchés ont résisté partiellement grâce au soutien des institutions financières publiques, avec une hausse de 1,31 % à Shanghai.
En Europe, la tendance était nettement plus sombre : vers 7h15 GMT, la bourse de Paris affichait un recul de 2,40 %, Francfort -2,44 % et Londres -2,34 %. Milan et Zurich ont été également durement touchés, perdant respectivement 2,85 % et 3,62 %. Le rendement des bons du Trésor à 10 ans a bondi à 4,38 %, contre 4,29 % la veille, reflétant une aversion accrue au risque.
L’or, autre actif refuge, a rebondi de 1,84 % après une récente correction, atteignant 3.038,20 dollars l’once. Parallèlement, la monnaie chinoise le yuan offshore a atteint un plus bas historique face au dollar (7,4290 yuans), alimentant les craintes d’une dépréciation volontaire par Pékin pour compenser l’impact des droits de douane.
Les cours du brut n’ont pas été épargnés, affichant une chute d’environ 18 % depuis début avril. Le Brent et le WTI évoluaient respectivement à 61,20 et 57,86 dollars, leur niveau le plus bas depuis quatre ans.
Face à cette turbulence, les banques centrales pourraient réagir par des assouplissements monétaires, comme l’a déjà fait la Banque centrale indienne ce mercredi.
La situation reste explosive, avec peu d’indices d’une désescalade à court terme. Les investisseurs, désormais en mode défensif, scrutent chaque nouvelle déclaration politique pour anticiper la prochaine secousse.