L’Alliance du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN) qui tient un sommet à partir de ce mardi 24 juin à La Haye, aux Pays-Bas, est pressée par le président des Etats-Unis, Donald Trump d’engager une hausse notoire de ses dépenses militaires, l’objectif étant de préserver la pérennité du lien transatlantique et d’éviter un nouveau clash avec le président de la première puissance mondiale.
Dans un contexte géopolitique marqué par les récentes frappes américaines en Iran et la riposte de Téhéran, le sommet nord-atlantique s’annonce délicat, même si le secrétaire général de l’Otan, Mark Rutte entend maintenir le cap d’un sommet qu’il qualifie d’«historique», malgré les remous au Moyen-Orient et les doutes qui planent sur le réel engagement des USA en Europe.
Donald Trump, attendu dans la soirée de ce mardi à La Haye, pour un dîner d’État offert par le Roi Willem-Alexander des Pays-Bas, met une pression constante sur ses Alliés occidentaux, exigeant que les membres de l’OTAN consacrent 5 % de leur PIB à la défense. Les 32 États membres de l’Organisation ont convenu d’un compromis d’une hausse de 3,5 % pour les dépenses militaires directes d’ici 2035, et de 1,5 % pour des domaines connexes tels que la cybersécurité et la mobilité stratégique.
Pour nombre de pays européens qui peinent déjà à atteindre l’objectif des 2 % fixé en 2014, ce nouveau seuil représente un effort budgétaire colossal, estimé à plusieurs centaines de milliards d’euros.
En parallèle, la question ukrainienne reste présente en toile de fond. Bien que non officiellement convié au sommet de l’Otant, le président ukrainien, Volodymyr Zelensky est attendu à La Haye, où il est convié au dîner royal et un bref échange avec Trump n’est pas exclu.
Lundi soir, le Premier ministre britannique, Keir Starmer a confirmé l’engagement du Royaume-Uni à atteindre les 5 %, tandis que le président français, Emmanuel Macron et le chancelier fédéral allemand, Friedrich Merz ont appelé l’Europe, dans une tribune au Financial Times, à se réarmer par lucidité, non par contrainte.
Le communiqué final réaffirme le soutien à l’Ukraine, avec un effort collectif chiffré à 35 milliards d’euros cette année. Mais le sommet, souligne l’analyste Camille Grand, « ne tranchera pas le nœud gordien Russie-Ukraine».