Algérie-Justice : Le parquet réclame en appel, dix ans de prison contre l’écrivain franco-algérien, Boualem Sansal

Le Parquet algérien a requis ce lundi 23 juin, dix ans de réclusion à l’encontre de l’écrivain franco-algérien, Boualem Sansal, lors d’une audience devant la Cour d’appel d’Alger. 

Le procureur général a également demandé une amende d’un million de dinars (environ 6.800 euros). Le verdict dans ce procès très contesté en France, est attendu pour le mardi 1er juillet.

Âgé de 80 ans et atteint d’un cancer de la prostate, selon ses proches, l’écrivain Sansal avait été condamné en première instance à cinq ans de prison le 27 mars dernier. Il lui est reproché des propos tenus en octobre 2024, dans un entretien accordé au média français d’extrême-droite «Frontières». 

Dans cette interview, il avait affirmé que l’Algérie aurait hérité, durant la période coloniale française, de territoires auparavant marocains situés à l’Ouest de l’Algérie, mais ces déclarations ont été jugées par les autorités algériennes, «attentatoires à l’intégrité territoriale du pays» ouvrant la porte à l’application de loi controversée sur le terrorisme.

Depuis l’arrestation de Sansal à son arrivée à l’aéroport d’Alger, le 16 novembre 2024, cette affaire cristallise les tensions diplomatiques entre l’Algérie et la France, son pays d’accueil. 

Paris a multiplié les appels à la clémence, invoquant l’état de santé fragile de l’écrivain et appelant à un «geste d’humanité». Le président Emmanuel Macron a lui-même plaidé en sa faveur, mais les dirigeants algériens et à leur tête le président Abdelmadjid Tebboune, demeurent inflexibles, affirmant que «la justice suit son cours en toute indépendance».

Cette affaire s’inscrit dans un contexte de crise diplomatique majeure entre les deux pays depuis l’été 2024, marquée par des expulsions réciproques de diplomates et une suspension quasi-totale de la coopération bilatérale. Malgré les multiples demandes de libération, ou de grâce présidentielle, aucune mesure d’apaisement n’a été engagée par les autorités algériennes à ce stade.