Après plus de deux mois et demi de tractations pour la formation du gouvernement, ponctuées de tergiversations, voire de pressions sur les autres partis politiques, le chef du gouvernement désigné s’est décidé à bouger suite à l’intervention du Roi pour voir le nouveau gouvernement se former dans les « meilleurs délais ».
Après la rencontre de samedi au siège de la Primature avec les conseillers du souverain, Abdellatif Menouni et Omar Kabbaj, qui lui ont transmis le « souci de Sa Majesté le Roi de voir le nouveau gouvernement se former dans les meilleurs délais », Abdelilah Benkirane a décidé d’accélérer les consultations.
Le secrétariat général du PJD a salué la teneur de l’entrevue et le chef du gouvernement désigné, a lui même déclaré qu’il allait reprendre les consultations dès cette semaine avec les partis politiques, en premier lieu le chef du RNI, Aziz Akhannouch.
Le parti de la Colombe est en effet une composante incontournable de la future majorité, de l’aveu même du chef du gouvernement désigné. Le PJD est certes arrivé premier aux élections, mais il est loin d’avoir la majorité pour décider seul. Il est donc obligé de composer. Exit donc des élections anticipées que la légion médiatique du parti islamiste n’a cessé de brandir depuis des semaines à la face d’Akhannouch et des autres partis politiques.
La tâche pressante aujourd’hui est de mener des négociations sérieuses pour constituer une majorité et former un gouvernement, loin des pressions et de la surenchère. Cette urgence a été soulignée par le souverain dont les conseillers ont fait part à M. Benkirane des « attentes de Sa Majesté le Roi et de l’ensemble des Marocains au sujet de la formation du nouveau gouvernement ».
Reste à espérer que Abdelilah Benkirane va reprendre les tractations avec l’esprit constructif du compromis et des ajustements nécessaires, loin de la logique du partage du butin électoral, qui a mené à l’impasse actuelle.