Saad Eddine El Othmani, le nouveau chef de gouvernement n’a pas de temps à perdre. La constitution d’une majorité se fait attendre depuis bientôt six mois et tout retard supplémentaire ne fera qu’impacter négativement l’économie et les affaires.
Tout le monde sait maintenant que le blocage dans la formation du gouvernement était dû non pas à des divergences entre les partis politiques sur les programmes, mais tenait plutôt à l’obstination de l’ancien chef de gouvernement.
Abdelilah Benkirane avait fait de son épreuve de force avec le chef du RNI Aziz Akhannouch, une question d’honneur. Or en politique, ces considérations n’ont pas leur place. Benkirane a surestimé sa force et celle du parti islamiste du PJD. Ce qui s’est traduit par une perte de temps de plus de cinq mois durant lesquels il a continué à tourner en rond.
A présent, le psy Saad Eddine El Othmani est conscient de ce manque de pragmatisme de Benkirane et évitera certainement de tomber dans les mêmes errements. Bien sûr, il sait que les faucons du PJD sont derrière lui et qu’ils ne lui faciliteront pas la tâche.
Mais il sait aussi que la réussite de sa mission dépend de sa capacité à faire prévaloir l’intérêt du pays avant celui du parti. En tout cas, le chef du gouvernement est décidé à ne pas laisser traîner les choses. Il a affirmé dimanche qu’il s’apprêtait à entamer rapidement des consultations avec tous les partis politiques à commencer par le PAM, l’ennemi juré de Benkirane.