Un témoin à charge, auditionné mercredi au procès de Gdim Izik, à Salé, a identifié plusieurs accusés impliqués dans les violences meurtrières qui ont marqué le démantèlement du camp du même nom, déclarant avoir assisté à l’assassinat de membres des forces de l’ordre, fauchés intentionnellement par des véhicules 4X4.
Devant la Chambre criminelle près la Cour d’appel de Salé, le témoin a cité les noms de Boubit,Toubali, L’mjid, Sebaâi et Mohamed Bani, les désignant comme responsables de la mort des éléments des forces de l’ordre.
Décrivant l’atmosphère qui régnait dans le camp au moment des événements, il a indiqué avoir observé un hélicoptère de la Gendarmerie Royale lançant un avertissement pour l’évacuation du camp, avant d’aller à l’administration du camp où il a vu les accusés Bourial et Cheikh Banka distribuer des bonbonnes de gaz, des armes blanches et des matraques à un groupe de personnes dont les mis en cause Mohamed Lamine Hedi, Al Ismaïli et Abhah et ce, sous la supervision du dénommé Mohamed M’barek Lafkir et Enaâma Al Assfari, les incitant à tuer en lançant ‘’il n’y a qu’une seule mort’’ et leur disant de suivre l’accusé Al Aroussi, alias ‘’Lmghiemed’’.
Il a aussi indiqué avoir assisté deux fois à des meetings dans le camp, l’un animé par le dénommé Mohamed M’barek Lafkir, alias Franco, qui incitait les gens à ne pas évacuer le camp, et l’autre par Houcine Zaoui, lequel clamait que si leurs revendications ne sont pas satisfaites, ce sera alors la guerre et la mort.
Le témoin a, par ailleurs, révélé qu’il a été minutieusement fouillé lors de sa première entrée dans le camp avant d’être enregistré par le dénommé Eddich Dafi sur présentation de sa carte d’identité nationale.
Il a indiqué qu’il passait la journée au camp et retournait le soir à Laâyoune durant les premiers jours de son séjour avant de s’installer définitivement dans une tente située derrière l’administration du camp.
Dans sa réponse aux questions de la défense des accusés qui a tenté de le déstabiliser en évoquant certaines contradictions dans son témoignage et en remettant en cause sa capacité à se remémorer les noms des mis en cause et de livrer des indications précises sur l’organisation du camp, le témoin a répété toutes ses déclarations sans se tromper, ni se contredire.
La Cour avait entamé mardi l’audition des témoins à charge parmi les éléments des Forces auxiliaires et de la Protection civile et a reporté celle des rédacteurs des procès verbaux de la Gendarmerie Royale jusqu’à l’audition des autres témoins, en réponse à une requête de la défense des accusés et de la partie civile.
(avec MAP)