Addis-Abeba: Une photo géante de feu Hassan II accrochée dans l’enceinte de l’UA

Après avoir réintégré l’Union Africaine en janvier dernier, le Maroc participe à la 34ème session ordinaire du Comité des représentants permanents (COREP) de l’UA, qui s’est ouverte mardi à Addis-Abeba avec un geste hautement symbolique qui a consisté à placer une photo géante de feu le roi Hassan II, aux côtés des photos des autres Pères fondateurs de l’Organisation de l’Unité Africaine (OUA).

L’un des principaux sujets à préparer pour le prochain Sommet sera la réforme de l’Union africaine. La mise en œuvre de cette entreprise a été « solidairement » confiée, conformément aux décisions des Sommets de juillet 2016 et janvier 2017, aux présidents Paul Kagamé (Rwanda), Idriss Déby Itno (Tchad) et Alpha Condé (République de Guinée et président en exercice de l’UA), a indiqué à l’ouverture de cette session, Moussa Faki Mahamat, le président de la Commission de l’UA.

Le 34ème COREP se penchera également sur l’examen d’un plan d’action pour mieux « tirer pleinement profit du dividende démographique de l’Afrique en investissant dans la jeunesse », thème de la 29ème Conférence des Chefs d’Etat et de gouvernement qui se tiendra les 3 et 4 juillet 2017 au siège de l’UA.

Les travaux du COREP, qui se poursuivent  mercredi, préparent le Conseil exécutif qui examinera les questions stratégiques inscrites à l’ordre du jour des Chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union. Il s’agit notamment des questions de paix et de sécurité en Afrique, en particulier les crises en Somalie, en Libye, au Soudan du Sud et au Burundi, ainsi que la réforme de l’organisation panafricaine pour la rendre plus efficace.

Et si les questions liées aux droits des jeunes au travail et à la santé ainsi que la lutte contre le terrorisme, auront la part belle lors du prochain Sommet, la question du financement de l’UA demeure également à l’ordre du jour.

Le président de la Commission de l’UA s’est dit « heureux de constater que certains de nos Etats membres ont déjà pris des mesures concrètes pour la mise en œuvre de la décision de prélèvement de 0,2% sur des importations des produits éligibles afin d’assurer de manière prévisible, durable et équitable le financement de notre organisation ». Pour M. Mahamat a appelé tous les Etats membres « qui ne l’ont pas encore fait à prendre les mesures nécessaires pour la mise en œuvre de cette décision ».

Pour sa part, la guinéenne Mme Sidibe Fatoumata Kaba, représentant permanent auprès de la Commission de l’UA et de la CEA et présidente du COREP, a insisté pour que ce comité abandonne « ses anciennes méthodes de travail ».

Dans le cadre de la présente réunion, a-t-elle dit, la Commission et le COREP doivent s’employer à ne faire parvenir au Conseil exécutif que des projets de décisions porteurs d’impact et clairement formulés, afin d’identifier les acteurs responsables et les délais de mise en œuvre. « C’est cela tout le sens des travaux préparatoires d’un Sommet », a-t-elle dit.

Mardi également, une photo géante de feu le roi Hassan II a été accrochée à l’un des murs de l’enceinte de l’UA à Addis-Abeba, aux côtés des photos des autres Pères fondateurs de l’Organisation de l’Unité Africaine (OUA), créée en 1963 dans la capitale éthiopienne. Cet événement historique a eu lieu peu avant le début des travaux du COREP, préparatoire au 29è sommet de l’UA.

Au sein de l’enceinte de l’UA, la photo de feu le roi Hassan II figure désormais parmi celles d’une trentaine de leaders ayant posé les jalons fondateurs de la défunte OUA (devenue UA depuis 2002), tels Léopold Sédar Senghor (Sénégal), l’Empereur Hailé Sélassié (Ethiopie), Sékou Touré (Guinée), Kwame Nkrumah (Ghana), Jamal Abdel Nasser (Egypte) et Félix Houphouët-Boigny (Côte d’Ivoire).

Il s’agit d’une reconnaissance au Maroc dont  l’ancrage africain a été renforcé par le Roi Mohammed VI. Précurseur de la coopération sud-sud, particulièrement en direction des pays africains, le souverain continue de donner  un sens concret à cette coopération. En  témoignent les différentes tournées royales et les projets lancés sur le continent, qui ont ouvert de larges perspectives de coopération dans les domaines économique, politique et social avec les autres pays africains.