Maroc – Elections : Les partisans du boycott, une goutte d’eau dans l’océan?

L’infiniment petit. C’est le qualificatif qui peut s’appliquer aux groupes des partisans du boycott des élections. Malgré les appels itératifs, le Mouvement du 20février peine à mobiliser les masses, pourtant il est téléguidé de près par les fanatiques de certains minuscules partis d’extrême gauche et du mouvement islamiste non reconnu d’Al Adl Wal Ihsane (justice et bienfaisance) qui, faute de pouvoir se frayer une place sur le champ politique légal marocain, tente de semer la zizanie. Que représente une descente dans la rue de 5 ou même 30 mille manifestants en comparaison avec les quelques 13,5 millions d’électeurs inscrits ? Ce n’est même pas 0,5 pc de l’ensemble de l’électorat, soit une toute petite goutte d’eau dans l’océan, commentent des observateurs avertis, venus spécialement au Maroc pour l’observation du déroulement des législatives anticipées du 25 novembre. C’est vrai qu’au tout début du printemps arabe, la mobilisation conduite par les jeunes, était visiblement importante. Elle a même pesé de tout son poids pour décrocher des réformes constitutionnelles et des acquis dont ont longtemps rêvé les vieux partis politiques qui n’ont jamais réussi à faire fléchir le palais pour obtenir de telles concessions. Aujourd’hui que le Roi Mohammed VI qui incarne la plus haute autorité politique et spirituelle du royaume a ouvert le bal, en faisant adopter une nouvelle Constitution, offrant plein d’espoirs et de perspectives d’ouverture pour plus de démocratie, de  moralisation de la vie publique et par ricochet, d’amélioration du niveau de vie et du bien-être des citoyens, les opposants aux élections n’ont plus aucune raison d’être, estime un observateur du parlement européen. Ce dernier qui a souhaité sous garder l’anonymat pour préserver sa neutralité en tant qu’observateur international, estime que même les grandes formations politiques et syndicales ont tout le temps, trouvé une grande difficulté, dès lors qu’il s’agit de drainer une mobilisation de masse ou de fédérer les revendications sociales.
Et l’observateur européen de s’interroger comment des centaines de jeunes non initiés à la chose publique, peuvent-ils tenir le pari d’un boycott des élections à travers une mobilisation nationale. Le mouvement du 20 février a perdu beaucoup de son lustre surtout après avoir été infiltré par les radicaux de gauche et les islamistes. A présent, ses militants sont en train de jouer avec leur crédibilité, explique la même source. La participation record et le oui quasi unanime enregistrés lors du référendum constitutionnel du 1er juillet dernier, précise l’observateur européen, n’a fait que confirmer cette hypothèse. Les vastes réformes véhiculées par la nouvelle Constitution et d’autres nouvelles lois ont recueilli l’adhésion de la majorité des marocains, tout âge confondu.
Le seul facteur d’appréhension qu’éprouve une certaine frange de l’électorat réside dans les anciennes figures (politiciens, anciens ministres et anciens parlementaires et notables ayant pignon su rue) qui se reviennent sur scène, pour briguer un nouveau mandat au futur parlement. Même si pour ces vieux routier du champ politique national rien n’est adjugé, ils suscitent tout de mêmes les craintes de l’électorat. Le dernier mot, ce sera aux urnes de le dire.

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