Le Maroc prévient: les provocations du polisario menacent la stabilité régionale

Le Maroc ne permettra aucun changement du statut juridique et historique de la zone tampon de Guerguarate qui fait partie intégrante du territoire national, a affirmé, dimanche à Rabat, le ministre des Affaires étrangères et de la coopération internationale, Nasser Bourita, soulignant que la réaction des Nations-Unies aux provocations du polisario dans la région de Guerguarate n’était pas suffisamment ferme pour dissuader les séparatistes.
La réaction ferme du Maroc a été exprimée par Nasser Bourita dans une déclaration à la presse, à l’issue de la réunion conjointe de la Commission des affaires étrangères, de la défense nationale, des affaires islamiques et des Marocains résidant à l’étranger à la Chambre des représentants et de la Commission des affaires étrangères, des frontières, de la défense nationale et des zones marocaines occupées à la Chambre des conseillers. La réunion s’est tenue en présence du ministre de l’Intérieur et du ministre chargé des relations avec le Parlement et la société civile, porte-parole du gouvernement, pour examiner les derniers développements de la question de l’intégrité territoriale du Royaume.
M. Bourita a souligné que le Royaume va agir avec fermeté vis-à-vis des provocations du polisario dans la région de Guerguarate et ne permettra aucun changement du statut de cette zone, qui fait partie intégrante du territoire national et qui a toujours connu une présence marocaine jusqu’en 1991.
Le Maroc s’est retiré de cette zone dans l’unique but de permettre à l’ONU de gérer le cessez-le-feu, a fait observer le ministre, notant que les Nations Unies et les grandes puissances doivent assumer leur responsabilité et que le Royaume se réserve le droit de défendre cette partie de son territoire national.
Le ministre, a en outre, indiqué que la réunion d’aujourd’hui, qui s’est tenue à l’initiative du gouvernement, visait à informer les membres des deux Chambres du Parlement des développements dangereux que connaît la zone tampon, située à l’est du dispositif de défense du Royaume.
Le Maroc, grâce à la vision et aux initiatives du Roi Mohammed VI, a réalisé durant ces dernières années nombre d’acquis, aussi bien sur le plan africain qu’au niveau onusien et international, a-t-il assuré, notant qu’en même temps, la situation qui prévaut dans certains pays de la région ainsi qu’au sein du groupe séparatiste a favorisé certaines provocations dans la région de Guerguarate.
M. Bourita a en outre prévenu que le groupe séparatiste est allé encore plus loin dans ses provocations avec des agissements dangereux dans la région de Tifariti et Bir Lahlou, qui visent à changer le statut juridique et historique de cette zone.
Le Maroc juge inacceptable de tels agissements et va entreprendre des actions diplomatiques qui ne s’inscrivent nullement dans une démarche d’apaisement ou dans le cadre de la gestion ordinaire de la situation, mais pour attirer l’attention sur le caractère dangereux de ces actions qui constituent une violation du cessez-le-feu, menacent la stabilité régionale et qui risquent de précipiter la région vers l’inconnu, a-t-il fait savoir.
M. Bourita a indiqué que “depuis un certain temps, il y a eu une multiplication des provocations et d’éléments de chantage à l’égard de la MINURSO, des déploiements militaires et des annonces médiatiques qui visent toutes à altérer le statut juridique et historique de la zone à l’est du dispositif de défense, et notamment à Bir Lahlou et Tifariti”.
“Ces développements graves constituent une violation directe des accords militaires, un défi et une menace au cessez-le-feu et compromettent sérieusement la stabilité régionale”, a souligné le ministre.
De son côté, le chef du gouvernement, Saâd-Eddine El Othmani, a réuni, dimanche 1er avril en début d’après-midi, les secrétaires généraux de sept partis politiques (majorité et opposition) pour débattre des derniers développements liés au Sahara marocain.
Cette rencontre, qui a eu lieu au siège de la Primature, fait suite au débat qui a eu lieu au Parlement sur la même question. Les députés et les conseillers ont condamné unanimement ces agissements, mettant en garde les adversaires de l’intégrité territoriale du Royaume de l’usage du droit de poursuite dont pourrait se prévaloir le Maroc pour contrer ces incursions.