Il est de notoriété que c’est dans les situations de crise que se font les bonnes affaires. Le contexte de la relance économique entre le Maroc et son voisin ibérique s’y prête parfaitement. La 10ème rencontre de haut niveau se tient ce mercredi 3 octobre à Rabat, sous la présidence des chefs de gouvernement marocain, Abdelilah Benkirane et espagnol, Mariano Rajoy. Plusieurs accords bilatéraux devraient sanctionner ces discussions. Les patronats des deux pays, la CGEM et son homologue espagnol la CEOE, tiendront parallèlement leur forum à part, pour discuter affaires et explorer les opportunités à saisir.
D’un côté l’économie du royaume ibérique continue à pâtir de la crise économique et financière qui sévit en Europe et cherche une bouffée d’oxygène à l’étranger et de l’autre, le Maroc qui voit cette année, sa croissance économique ralentir au moment où les caisses de l’Etat manquent de liquidités, espère drainer davantage d’investissements extérieurs pour faire tourner sa machine économique. N’empêche que chacun des deux partenaires veut tirer profit de cette difficile conjoncture. Le gouvernement de Rajoy espère pouvoir introduire sur le marché marocain un bon nombre de petites et moyennes entreprises espagnoles. Les opportunités d’investissement dans le royaume chérifien ne manquent pas avec l’ouverture de grands chantiers tels les cinq futures centrales d’énergie solaire, la station de dessalement d’eau de mer à Agadir, les futures stations touristiques, le projet du TGV Tanger-Casablanca etc.
Le déplacement d’une forte délégation comprenant la moitié de l’exécutif espagnol en plus du chef du gouvernement et de nombreux hommes d’affaires espagnols traduit l’intérêt que portent les Espagnol au marché marocain. Cette effervescence s’explique d’abord par la proximité géographique, mais surtout par le fait que l’Espagne est devenue depuis début janvier 2012, le premier partenaire économique du Maroc, un poste qu’ont toujours occupé les Français. Actuellement près de 20.000 PME ibériques exportent leurs produits et services vers le marché marocain, avec une nette amélioration de 20% au premier semestre 2012.
Bien entendu, il n’ya pas au menu que le volet économique y compris ses segments agriculture et pêche, mais, les deux partenaires vont aussi aborder d’autres dossiers plus ou moins sensibles, à savoir la lutte contre l’immigration clandestine, la sécurité et l’épineuse question du Sahara, dans lequel le Maroc compte beaucoup sur l’appui diplomatique de son voisin espagnol, pour parvenir rapidement à une issue convenable. Dans les deux cas, il s’agit du business d’abord et du politique ensuite, et c’est la conjoncture qui dicte ses priorités.