Rabat a vivement réagi aux accusations et nouvelles conditions dictées par les autorités d’Alger pour la normalisation des relations entre les deux pays voisins et la réouverture de leur frontière.
Pour rappel, le porte-parole du MAE algérien, Amar Belani avait énuméré le 18 juin dernier, trois conditions pour la réouverture de la frontière algéro-marocaine fermée depuis bientôt vingt ans. Selon Belani, «le Royaume doit cesser de dénigrer l’Algérie dans les médias, dans les rencontres mondiales et devant les personnalités internationales», secundo, «le Maroc doit investir de gros moyens financiers et logistiques pour protéger l’Algérie, des trafics de drogue et de contrebandes» et tertio et c’est le point culminent, «le Maroc doit amplement respecter la position algérienne sur l’affaire du Sahara, qui la considère comme une question de décolonisation».
Il est évident que le vieil esprit d’animosité que cultivent les dirigeants d’Alger à l’endroit de leur voisin marocain, a été ravivé par la demande lancée récemment par le secrétaire général du parti de l’Istiqlal, Hamid Chabat, appelant l’Algérie à restituer au Maroc, les localités de Tindouf, Colomb Bechar, Hassi Baida et Elknadssa.
Devant les exigences hors normes d’Alger, la réaction du Maroc est sans appel. Dans un communiqué, le département marocain des affaires étrangères a dénoncé «vigoureusement, l’esprit et la lettre de ces déclarations et regretter vivement ces positions anachroniques dans leur démarche et injustifiées dans leur substance».
Concernant la condition touchant à l’intégrité territoriale du royaume, Rabat affirme qu’à travers de telles exigences, «l’Algérie rompt unilatéralement un accord, convenu au plus haut niveau et réitéré à maintes reprises, de découpler la gestion du dossier du Sahara marocain de l’évolution des relations bilatérales». Pour la question des frontières, le Maroc estime que « rien ne saurait justifier un tel acharnement (algérien) contre les aspirations des deux peuples frères, notamment leur droit reconnu à la libre circulation».
Les propos belliqueux et provocateurs des gouvernants d’Alger ne constituent nullement une nouveauté pour les Marocains habitués à ce genre de gesticulations démagogues et politiciennes. Déjà le chef du gouvernement, Abdelmalek Sellal dans son intervention à l’ouverture du 21ème sommet de l’Union africaine, fin mai dernier, déclarait à ses pairs africains que leurs «grandes victoires» «attendent d’être couronnées par le parachèvement de la décolonisation du continent à travers l’exercice par le peuple du Sahara, de son droit inaliénable à l’autodétermination…».
Le 25 juin, c’était au tour de son ministre des A.E, Morad Medelci en déplacement à Moscou, de déclarer sans rougir, que « ce qui préoccupe davantage l’Algérie actuellement, est le trafic de drogue car l’Algérie est presque visée […]. Medelci aurait oublié, semble-t-il, de rappeler que son pays lui aussi, inondait le royaume de psychotropes, ces comprimés autrement plus dangereux que le «pétard» à base de Haschich que certains pays européens ont même légalisé, sans parler de tonnes de cigarettes et d’autres produits contrefaits et tout aussi nocifs à la santé du consommateur marocain et à l’économie du Royaume !