CESE: l’accablant diagnostic pour Benkirane

benkirane-benmoussaAu moment où le chef du gouvernement s’adonnait à son sport favori de polémiquer sur les insaisissables « démons et crocodiles » qui lui opposeraient une farouche résistance, la situation économique et sociale du pays allait de mal en pis. L’ultime rapport de Chakib Benmoussa à la tête du CESE a largement détaillé les divers aspects de la crise.
La réforme d’une Caisse de compensation budgétivore est inévitable pour éviter l’asphyxie des finances publiques, et le plus tôt sera le mieux. Le CESE l’a répété. Le gouvernement l’avait également préconisé dès son arrivée aux affaires, il y a 20 mois. Pourtant, rien n’a été entrepris dans ce sens. Le déficit budgétaire a continué à se creuser, atteignant en 2012 le niveau difficilement supportable de 7,6% du PIB. Pendant tout ce temps, Benkirane et ses amis du PJD ont été accaparés par les batailles partisanes dérisoires qui ont détourné le gouvernement du plus urgent : les réformes nécessaires pour corriger les défaillances et relancer la machine économique.
Les réformes ne concernent pas uniquement la compensation, mais aussi les caisses de retraite, la fiscalité, la gouvernance, etc. Le chef du gouvernement serait bien inspiré de profiter des tractations actuelles avec Salaheddine Mezouar pour former un nouveau cabinet orienté vers l’action urgente et directe. L’objectif est de redresser la barre des indicateurs économiques et sociaux laissés à l’abandon par plus d’une année et demie de joutes politiciennes creuses et d’amateurisme flagrant dans la gestion des affaires publiques.