Eric Laurent et Catherine Graciet, les deux journalistes français poursuivis en justice en France pour extorsion de fonds et chantage contre le Maroc, après avoir demandé plusieurs millions d’euros en échange de ne pas publier un livre sur le Royaume en 2015, ont été renvoyés en procès.
Selon l’AFP, les juges d’instruction chargés de cette enquête ont ordonné un procès pour « chantage » pour Eric Laurent et Catherine Graciet, mais ont en revanche abandonné les poursuites pour « extorsion de fonds par menace ».
En novembre 2017, la Cour de cassation, la plus haute juridiction française, avait reconnu la validité de deux enregistrements à l’origine de l’inculpation des deux journalistes.
L’arrêt de la Cour de cassation avait débouté les deux journalistes, qui avaient demandé en appel l’invalidation de ces enregistrements.
En plus des enregistrements, les deux journalistes avaient été arrêtés par la police française à Paris, avec 40.000 euros en poche chacun, après avoir signé et remis un document à un avocat marocain.
Dans ce document, ils demandaient deux millions d’euros pour renoncer à publier un livre hostile au Maroc et arrêter de «nuire systématiquement au Maroc par leurs écrits et actions».
A l’origine de cette affaire embarrassante pour les journalistes français, Eric Laurent avait contacté le cabinet royal, annonçant qu’il était sur le point de publier, avec Catherine Graciet, un livre sur le Maroc. Il a toutefois laissé entendre qu’ils étaient prêts à y renoncer en échange de trois millions d’euros.
Le Maroc a alors organisé des rencontres à Paris, entre le journaliste et un avocat représentant la partie marocaine, au cours desquelles les propos d’Eric Laurent ont été enregistrés. Parallèlement, le Maroc avait saisi la justice française.
Et c’est au cours d’une troisième réunion tenue, sous le contrôle de la police française, que l’avance des 80.000 euros a été remise aux deux journalistes, qui ont accepté l’argent en signant un engagement pour ne plus rien écrire sur le Maroc.
Les enregistrements établissent de façon «incontestable» l’acte de chantage, avait souligné l’avocat de la partie marocaine Me Patrice Spinosi, ajoutant : «Il n’existe plus aucun obstacle à la poursuite de ces journalistes laquelle ne pourra conduire qu’à leur condamnation».