Violents accrochages entre forces de l’ordre et trafiquants de drogue, braquage armé d’un fourgon convoyant des fonds, Tanger est visiblement en train de glisser imperceptiblement vers une délinquance d’un genre nouveau, et plus inquiétant.
Les habitants du quartier Beni Makada ont vécu un week-end agité, conséquence prévisible de la prolifération des barons de la drogue et des trafics en tous genres. Mais ce n’était-là qu’un énième épisode de la série d’incidents qui ponctuent désormais le quotidien de la ville du Détroit. Trois semaines plus tôt, le 24 février, une bande armée avait audacieusement attaqué un transport de fonds, blessant par balles deux agents de sécurité. Les quatre membres ont emporté plusieurs millions de DH avant de disparaître dans la nature. Certains membres de la bande ont été identifiés. L’un d’entre eux serait un certain Hassan Balghi. Un ressortissant marocain établi en Belgique, où il avait été condamné à 10 ans de prison pour braquage. Mais en dépit des grands moyens utilisés, hélicoptères, police scientifique, renforts de limiers venus d’autres régions, la police n’a pas encore réussi à mettre la main sur les malfrats.
Entre ces deux violentes affaires, Tanger vit au rythme d’incidents s’ils sont souvent de moindre gravité, n’en sont pas moins préoccupants. Ses protagonistes sont pêle-mêle des dealers, des passeurs de migrants, des marchands ambulants écoulant les produits de contrebande, voire des salafistes qui s’activent dans les réseaux de recrutement de jihadistes. Ces menaces posent aux forces de l’ordre des défis d’un genre nouveau, où les truands et la mafia de la drogue ont montré qu’ils étaient prêts à défendre leur obscur commerce par tous les moyens. Le plus inquiétant c’est qu’ils n’hésitent plus à avoir recours aux armes.