Le groupe pétrolier privé russe Loukoïl a annoncé dans un communiqué publié hier jeudi la mort du président de son conseil d’administration Ravil Maganov des suites d’une « grave maladie », sans fournir plus de détails. Mais d’autres sources affirment que ce dernier est tombé d’une fenêtre.
En effet, avant le communiqué de Loukoïl, plusieurs médias russes, mais aussi les agences Interfax et Tass, dans leurs toutes premières dépêches, ont mentionné comme cause de la mort de Ravil Maganov « une chute du 6ème étage » de la fenêtre de l’Hôpital clinique central de Moscou.
Citant une source policière anonyme, l’agence de presse publique Tass a ensuite précisé qu’il s’était suicidé en se défenestrant, après avoir été admis à l’hôpital pour des problèmes cardiaques. Cette source a précisé qu’il prenait des antidépresseurs.
Né en 1954, Ravil Maganov était l’un des dirigeants historiques du groupe, fondé en novembre 1991 et avait, selon Loukoïl, imaginé et proposé le nom de l’entreprise. En mars, Loukoïl a été l’une des très rares entreprises à appeler à arrêter l’offensive russe en Ukraine, qui a été suivie d’une avalanche de sanctions occidentales contre les grands groupes et hauts responsables russes.
Fin avril, le milliardaire Vaguit Alekperov, alors président du groupe, avait démissionné une semaine après avoir été placé sur la liste des personnalités russes sanctionnées par le Royaume-Uni.
Ravil Maganov est le dernier d’un certain nombre de dirigeants russes d’entreprises de haut niveau, particulièrement du secteur de l’énergie, à mourir dans des circonstances mystérieuses ces derniers mois.
En avril, le corps de l’ancien vice-président du gazier Novatek, Sergey Protosenya, a été retrouvé aux côtés de ceux de sa femme et de leur fille, dans une villa espagnole. Le même mois, l’ancien vice-président de Gazprombank a été découvert mort chez lui à Moscou, avec encore une fois les dépouilles de son épouse et de leur fille.
Et en mai, c’est l’ancien président de Loukoïl Alexander Subbotin qui est décédé d’une insuffisance cardiaque, apparemment après avoir cherché un traitement alternatif auprès d’un chaman.