L’Euro, la monnaie européenne, est à son plus bas depuis décembre 2002, valant ce lundi moins de 0.99 dollar. Sa chute est alimentée par incertitudes sur l’économie continentale, notamment liée à la crise du gaz.
Vers 05h45 GMT ce lundi, l’Euro a reculé de 0.71% pour s’établir à 0.9883 dollar, ce qui est sa valeur la plus basse depuis 2002, année du lancement de la monnaie unique sous forme de pièces et billets. Le 1er janvier 2002, l’Euro valait 0.8895 dollar et 0.99 dollar le 12 juillet. Le plancher historique avait été atteint le 25 octobre 2000 quand l’Euro s’est échangé contre 0.8272 dollar.
La dégringola de la monnaie européenne, qui valait 1.12331 dollar le 3 janvier 2022, s’est accélérée en 2022, alimentée par la menace de stagflation sur le Vieux continent. Elle est particulièrement chahutée par la crise du gaz et le bras de fer avec la Russie, qui crée des incertitudes sur l’évolution des prix de l’énergie et la question de l’approvisionnement.
Vendredi, le géant russe Gazprom a annoncé que le gazoduc Nord Stream, qui devait reprendre du service samedi après une maintenance, sera finalement « complètement » arrêté jusqu’à la réparation d’une turbine. Le fabricant de turbines Siemens Energy juge injustifié l’arrêt de ce pipeline vital pour l’approvisionnement des Européens.
Conséquence de cette annonce, le prix de référence du gaz en Europe a grimpé de 30% jusqu’à 272 euros le mégawattheure ce lundi à l’ouverture du marché, regagnant une grande partie du terrain cédé la semaine dernière.
En effet, alors qu’il évoluait autour des 70 euros, le prix du gaz naturel européen, après avoir frôlé le 26 août son record historique de 345 euros le mégawattheure établi en mars au début de la guerre en Ukraine, avait chuté de plus d’un tiers en une semaine la semaine passée, finissant à 210 euros le mégawattheure sur le marché de référence, le TTF néerlandais.
Cette dépréciation de la devise européenne a des répercussions très concrètes sur le prix des importations, avec beaucoup d’entreprises dépendantes de l’étranger qui doivent faire face à une explosion de leurs coûts et qui répercutent une partie de ces hauses sur les prix à la consommation.