Le chef du gouvernement est en tête d’affiche de l’actualité en ce début d’année, enchaînant les imprécations du responsable sécuritaire des Emirats, Dahi Khalfane, avant d’être repêché par un sondage d’opinion plus clément sur sa popularité, même si celle-ci a connu une sérieuse correction en trois ans de gouvernement.
Le lieutenant général Dahi Khalfane avait réussi à mettre hors de lui le chef du gouvernement, en prédisant samedi sur son compte Twitter, « la chute des Frères musulmans au Maroc » dans un an ou un an et demi. Une prédiction qui est tout sauf innocente quand on sait le rang de Dahi Khalfane dans l’appareil sécuritaire des Emirats et, aussi, l’extrême allergie des EAU vis-à-vis des Frères musulmans. Enfin, le fait que le tweet de Dahi Khalfane ait été relayé par des médias influents aux Emirats n’est pas anodin. Des piques qui ont visiblement contrarié Abdelilah Benkirane, puisque le chef du gouvernement a déclaré devant la jeunesse de son parti, qu’il s’en était plaint au roi Mohammed VI.
Toutefois, un sondage l’Economiste-Sunergia est venu tempérer les mauvais présages du chef policier des Emirats. Dans ce sondage, Benkirane réussit à récolter 47% d’avis favorables parmi les personnes sondées. C’est très loin des 86% du début de son mandat il y a trois ans. Mais en dépit de ce recul, Benkirane garde quand même la distance par rapport à tous ses concurrents potentiels. Aucun dirigeant politique, aussi bien de l’opposition que de la majorité ne serait capable de relever le défi, selon le sondage.
Autant de chiffres qui laissent penser qu’Abdelilah Benkirane et le PJD seraient grands favoris aux prochaines élections. Toutefois, de nombreux observateurs restent prudents sur ces prévisions. Certains estiment qu’il s’agit d’un pronostic risqué, voire hasardeux au vu du nombre d’électeurs mécontents du bilan des islamistes. Surtout que, après trois ans aux commandes, cette frustration s’étend même aux bases électorales du PJD, dans l’enseignement et d’autres secteurs de la fonction publique…