Bourita: Le Maroc condamne l’ingérence iranienne au Yémen et dans les affaires intérieures arabes

Le Maroc condamne “avec force” l’ingérence iranienne au Yémen et dans les affaires intérieures arabes, a affirmé, lundi à Rabat, le ministre des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger, Nasser Bourita.
Lors d’une conférence de presse conjointe avec le ministre yéménite des Affaires étrangères et des expatriés, Ahmed Awad Bin Mubarak, à l’issue de leurs entretiens, M. Bourita a fait part de la solidarité du Royaume avec le Yémen frère face à l’ingérence iranienne, soulignant l’appui “fort et constant” de Sa Majesté le Roi Mohammed VI à la légitimité au Yémen, à travers le Conseil présidentiel, et à tous les efforts déployés pour parachever les étapes de transition dans ce pays.
Sur Hautes Instructions de SM le Roi, a ajouté le ministre, le Maroc défend la légitimité au Yémen et l’impératif de garantir les conditions de sécurité et de stabilité au peuple yéménite, exprimant la reconnaissance par le Royaume du Conseil présidentiel en tant que représentant légitime et interlocuteur officiel du Royaume du Maroc dans tout ce qui concerne la République du Yémen.
Il a relevé, dans ce sens, le grand intérêt qu’accorde SM le Roi aux aspects humanitaires au Yémen et au peuple yéménite, rappelant que le Souverain avait donné Ses Hautes instructions pour acheminer des aides matérielles à ce pays durant l’année en cours.
Concernant les derniers développements du dossier yéménite, M. Bourita a noté que le Maroc salue les positions “sages et positives” exprimées par le gouvernement yéménite et l’autorité légitime au Yémen au sujet de la question du renouvellement de la trêve, se félicitant de la tendance de l’autorité légitime et du conseil présidentiel à faire toujours prévaloir l’intérêt du Yémen et des Yéménites à toute autre considération.
Malheureusement, cet esprit positif n’a pas trouvé d’écho chez l’autre partie qui opère selon la “logique du chantage”, de l’atteinte à la sûreté du Yémen et des Yéménites, du travail en faveur d’agendas étrangers, de la menace de la sûreté et de la paix régionales, non seulement au Yémen, mais aussi dans d’autres pays voisins, a-t-il poursuivi.
Le Maroc avait exprimé clairement, au plus haut niveau, sa condamnation des actes terroristes commis par les milices houthies, a rappelé le ministre, notant que ces actes constituent une menace aussi bien à la sûreté des Yéménites qu’à la sécurité du Royaume d’Arabie saoudite et des Emirats arabes unis.
Il a, à cet égard, incité la communauté internationale et le Conseil de sécurité à considérer ces attaques armées comme “des actes terroristes d’un groupe qui ne prend pas en compte la sécurité du Yémen et les intérêts des Yéménites, mais agit plutôt selon des agendas soutenus essentiellement par la partie iranienne”.
En réponse à une question relative aux événements en cours au Yémen, M. Bourita a affirmé que le Maroc soutient l’intégrité du Yémen et sa souveraineté nationale et territoriale, tout en appuyant l’ensemble des références internationales, du Golf et du Yémen, faisant l’objet de consensus en la matière.
Pour le ministre, la prolifération des acteurs non gouvernementaux armés constitue “une menace pour la paix et la sécurité aux niveaux régional et international”, relevant que les pays armant ces acteurs de technologies sophistiquées doivent assumer leur entière responsabilité devant la communauté internationale, puisque ces acteurs non gouvernementaux n’ont pas de responsabilité juridique et ne sont pas partie aux accords de démilitarisation ni aux accords de recours aux armes, contrairement aux gouvernements officiels.
“L’Iran ne peut continuer à exploiter cette lacune pour saper la sécurité et la stabilité dans la région arabe, notamment au Yémen, au Moyen-Orient et en Afrique du Nord”, a souligné M. Bourita, faisant observer, en ce sens, que le Maroc est aussi victime de cette ingérence.
Le Comité de la Ligue arabe chargé de faire face à l’ingérence iranienne était clair en avançant que l’Iran est le parrain officiel du séparatisme et du terrorisme dans le monde arabe, avec la contribution de plusieurs parties, a tenu à souligner M. Bourita.
Pour sa part, M. Awad Bin Mubarak a exprimé les remerciements de son pays pour “la position claire et explicite” du Maroc concernant l’ingérence iranienne dans les affaires arabes, assurant que le Royaume du Maroc était parmi les premiers pays à prendre une position claire face à cette ingérence.
Pour le chef de la diplomatie yéménite, le Yémen soutient tous les efforts visant l’instauration d’une paix globale et durable sur la base des références et résolutions internationales, ajoutant que la coalition arabe œuvre à réunir toutes les conditions favorables à la paix et au retour à la table des négociations.
“La trêve qui a duré six mois était un espoir pour les Yéménites et une occasion ayant permis d’examiner plusieurs dossiers en dépit des violations de la partie houthie” qui faisait prévaloir ses intérêts et ceux de l’Iran aux dépens des Yéménites, a déploré le ministre.
“Au moment où tout le monde soutenait le dialogue yéménite, l’Iran envoyait des navires remplis d’armes aux Houthis. C’est une opération consignée dans les rapports internationaux”, a affirmé le chef de la diplomatie yéménite, ajoutant qu’”à chaque fois que nous nous rapprochons de la solution, l’Iran intervient pour saboter les négociations”.
Il a ainsi appelé la communauté internationale à adopter des positions claires et une approche nouvelle vis-à-vis de la scène politique au Yémen et l’intervention de l’Iran dans ce pays, soulignant la nécessité d’inscrire les milices houthies comme groupe terroriste.