Les pays émergents ont tous privilégiés l’éducation parce que pour réaliser le progrès, il a fallu miser sur l’élément humain. Au Maroc, les disfonctionnements du système éducatif, la baisse réelle du niveau des élèves et des étudiants comme celui des enseignants en sont les conséquences dramatiques. Le pays a sacrifié plus de quatre décennies de son développement et lui revient de réagir pour ne pas sacrifier l’avenir. La première vocation de l’enseignement est de répondre à une demande éducationnelle générale émanant de la société et dont la démarche essentielle consiste à résorber l’analphabétisme. Lire, écrire et compter sont aussi vitaux que boire, manger et se loger. Sa deuxième vocation est de donner au développement socio-économique du pays des ressources humaines qui s’évaluent en termes de compétence, de savoir et savoir spécifique.
Particulièrement sensible aux mouvances de l’économie (marché de l’emploi, projet d’infrastructure), la formation exige que soit réduite les distances entre les institutions qui la dispensent et les marchés de l’emploi.
Dès son ascension au trône, le roi Mohammed VI a, dans son 1er discours du trône, dressé ses priorités : « la question de l’enseignement figure en tête de nos préoccupations annuelles et futures en raison de son extrême importance et de son impact sur la formation des générations et leurs préparations à accéder à la vie active. »
Les systèmes d’enseignement étant remis en cause partout dans le monde, le Maroc ne peut échapper à cette contestation. Certes, l’école n’est pas un corps étranger à la nation et ne doit vivre en vase clos. La formation des corps et des esprits des jeunes générations doit se faire en osmose avec le reste de la société afin de préparer les jeunes de la nouvelle génération à une nouvelle vie citoyenne et vie professionnelle sans les impliquer comme des acteurs précoces.
L’école, lieu de savoir, mais aussi lieu de reproduction des contradictions sociales n’est pas demeurée indifférente et neutre puisque certains parmi ceux qui les dispensent sont les mêmes qui s’activent dans des associations et aussi des parties politiques.
Ainsi l’école se trouve prise en otage par une opposition en voie de constitution et par des élèves et étudiants devenus partisans.
Le grand thème de l’éducation revient sans cesse dans la majorité du discours de sa majesté Mohammed VI. Il s’agit pour le souverain d’une question cruciale et préoccupante parce qu’il va de l’avenir de demain. En attendant le rapport définitif du conseil supérieur de l’éducation de la formation et de la recherche scientifique qui sa 5ième session le 28 et 29 janvier 2015.
Toute société véhicule une image d’elle-même qui distinctement ou confusément constitue une esquisse du profil futur qu’il entend se donner. Plus que d’autres acteurs l’enseignement est le lieu privilégier de cette conscience de soi. Aussi ambiguë, équivoque et multiforme soit-il, l’enseignement marocain n’échappe pas à cette règle.