Faire bénéficier les époux de « sessions d’habilitation qui les préparent à la vie conjugale, à l’éducation sexuelle, à la santé reproductive et à la planification familiale » contribuera à la stabilité de la société, a affirmé le ministre de la Justice, Abdellatif Ouahbi à l’occasion de la signature d’une convention sur l’habilitation des jeunes au mariage.
Cette convention de partenariat tripartite, signée lundi à Salé, entre l’Association marocaine de planification familiale (AMPF), l’Ordre National des Adouls au Maroc et le Fonds des Nations Unies pour la population (UNFPA), insiste sur l’importance des sessions d’habilitation à la vie conjugale dans la stabilité de la société.
Dans une allocution lue en son nom, le ministre a précisé que depuis l’entrée en vigueur de la Moudawana, le nombre des actes de mariage avait augmenté significativement, passant de 236.574 mariages en 2004 à 269.978 en 2021.
Le ministère de la Justice accorde une attention particulière au mariage des garçons et des filles n’ayant pas atteint l’âge légal, a-t-il indiqué, ajoutant que les actes de mariage de mineurs qui ont été au nombre de 26.298 en 2017, soit 9,9% des mariages, ont baissé en 2018 pour s’établir à 25.514.
Pour lui, cette tendance à la baisse a été consacrée en 2020, année qui a enregistré 12.600 actes, tandis que l’année 2021 a connu une courbe ascendante avec 19.369 actes, ce qui représente 7,2% du total des mariages conclus.
Les divorces « Talaq et Tatliq » ont également connu une légère baisse depuis l’entrée en vigueur de la Moudawana, passant de 26.914 divorces en 2004 à 20.372 en 2020, avant de repartir à la hausse en 2021 avec 26.257 actes, a précisé le ministre.
Les divorces à l’amiable représentent la plus grande part de divorces, passant de 1.860 cas en 2004 à 20.655 en 2021, ce qui représente 77% du nombre total de divorces.
Pour ce qui est des cas de Tatliq (divorce judiciaire, à l’initiative de la femme), ils ont connu une augmentation exponentielle d’une année à l’autre, passant de 7.213 jugements en 2004 à 62.686 en 2021. Le pourcentage de jugements de divorce pour discorde (Chikak) constitue 99% du total des jugements de Tatliq rendus.
Selon M. Ouahbi, cette hausse est due à plusieurs facteurs liés notamment aux représentations sur le mariage, la sous-estimation des répercussions du mariage précoce sur la santé physique et psychologique et l’absence de programmes d’habilitation des futurs mariés pour les sensibiliser à l’importance de l’institution du mariage et de la famille.