Nombre record de journalistes emprisonnés à travers le monde

Selon le bilan annuel de RSF publié ce mercredi, le nombre de journalistes emprisonnés dans le monde a atteint 553 cette année, plus que l’an dernier (488), où l’on enregistrait déjà un niveau historique. 

Selon l’ONG qui tient ce bilan depuis 1995, plus de la moitié des journalistes emprisonnés dans le monde au 1er décembre le sont dans cinq pays, à savoir la Chine (110), la Birmanie (62), l’Iran (47), le Vietnam (39) et le Bélarus (31). 

Seul pays qui ne faisant pas partie de ce top l’an dernier, l’Iran a incarcéré un nombre de professionnels des médias « sans précédent » en 20 ans, depuis le début du mouvement de contestation qui a éclaté en septembre, avec 34 nouveaux journalistes qui ont rejoint les treize qui étaient déjà sous les verrous avant le début des protestations. 

Hommes et femmes confondus, deux régions du monde concentrent trois quarts des prisonniers avec près de 45% des journalistes détenus en Asie et plus de 30% au Maghreb et au Moyen-Orient. 

Par ailleurs, le bilan pour l’année 2022 affiche un nombre inédit de femmes emprisonnées, 78 contre 60 l’an passé, en raison notamment de « la féminisation croissante de la profession ». Les femmes journalistes représentent désormais près de 15% des détenus, contre moins de 7% il y a cinq ans. Le nombre de journalistes tués, 57, est également en hausse, notamment à cause de la guerre en Ukraine, alors qu’il était « historiquement bas » en 2021 (48) et 2020 (50). 

Selon l’ONG de défense de la liberté de la presse, « près de 80% des professionnels des médias tués en 2022 ont été sciemment visés en raison de leur profession et des sujets sur lesquels ils travaillaient », comme « le crime organisé et la corruption ».