La Belgique échoue à présenter des excuses pour son passé colonial

Une commission du parlement belge sur la période coloniale, mise en place à la suite du mouvement Black Lives Matter en 2020, a clos lundi ses travaux en queue de poisson, n’étant pas parvenue au consensus sur des «excuses» à présenter aux ex-colonies.

Cette commission travaillait depuis environ deux ans et demi sur les faits du royaume de Belgique au niveau de ses trois anciennes colonies – la République Démocratique du Congo (RDC), le Rwanda et le Burundi – « et les suites qu’il convient d’y réserver».

Les socialistes et les verts belges ont jugé que leurs alliés libéraux au gouvernement étaient responsables de l’échec de ces travaux en refusant de voter en faveur d’un rapport intégrant des «excuses». 

En réaction, les libéraux francophones (Mouvement réformateur, MR) et flamands (Open VLD) ont reproché au président de la commission, l’écologiste flamand, Wouter De Vriendt, de s’être «accroché à son unique point de vue» quitte «à sacrifier plus de deux années de labeur».

La dernière réunion de cette commission a eu lieu lundi dans l’objectif de formuler des recommandations à l’endroit de la Chambre des députés allant dans le sens de présenter des excuses aux peuples des trois pays africains colonisés. Mais, le consensus n’ayant pas été atteint au sein de la majorité, les 128 recommandations rédigées par De Vriendt n’ont pas pu être soumises au vote.

Il sied de signaler que la recommandation 69, qui prévoyait que la Chambre «présente ses excuses aux peuples congolais, burundais et rwandais pour la domination et l’exploitation coloniales, les violences et les atrocités, les violations individuelles et collectives des droits humains durant cette période, ainsi que le racisme et la discrimination qui les ont accompagnés», gênait particulièrement les libéraux francophones.