L’Ukraine a réclamé hier dimanche une réunion d’urgence du Conseil de sécurité de l’ONU face au « chantage nucléaire » mis en place par la Russie, dont le président, Vladimir Poutine avait exprimé la veille, sa volonté de déployer des armes nucléaires en Biélorussie, pays allié du Kremlin situé aux portes de l’Union européenne (UE).
Dans son communiqué, le ministère ukrainien des Affaires étrangères a aussi appelé le G7 et l’Union européenne à faire pression sur la Biélorussie en la menaçant de «conséquences considérables» si elle venait à accepter le déploiement de l’arsenal nucléaire russe.
L’Union européenne a déjà menacé Minsk de nouvelles sanctions si ce déploiement était réalisé, tandis que les Etats-Unis ont indiqué n’avoir «aucune indication» que Moscou entendait utiliser des armes nucléaires en Ukraine.
La Russie estime qu’elle peut déployer des armes nucléaires en Biélorussie puisque les Etats-Unis le font aussi avec leurs alliés, dans plusieurs pays d’Europe. Vladimir Poutine prévoit de « terminer la construction d’un entrepôt spécial pour les armes nucléaires tactiques sur le territoire biélorusse » le 1er juillet.
Si la Biélorussie ne prend pas part directement au conflit en Ukraine, Moscou s’est plusieurs fois servi de son territoire pour conduire son offensive sur Kiev en 2022 ou pour mener des frappes en Ukraine, selon les autorités du pays.
Vladimir Poutine a motivé samedi sa décision de déployer des armes nucléaires « tactiques » en Biélorussie en réponse à la proposition du Royaume-Uni d’envoyer des munitions à uranium appauvri à l’Ukraine, une idée évoquée récemment par une responsable britannique.
Si la doctrine nucléaire russe ne prévoit pas l’utilisation préventive de l’arme nucléaire par la Russie, mais seulement en réponse à une attaque contre elle ou ses alliés, ou en cas de « menace sur l’existence même de l’Etat », le fait de munir Kiev avec ce type d’armes lui suffit pour faire la même chose.