Reporters Sans Frontières alerte sur la situation de la presse au Sahel

Reporters sans frontières (RSF) a indiqué dans un rapport publié hier lundi et intitulé « Dans la peau d’un journaliste au Sahel » que couvrir librement les multiples crises du Sahel est de plus en plus difficile pour les journalistes, davantage encore depuis que des militaires ont pris le pouvoir dans plusieurs pays de la région. 

Le rapport, qui couvre le Burkina Faso, le Mali, la Mauritanie, le Niger, le Tchad, mais aussi le Nord du Bénin, confronté à des défis sécuritaires similaires, indique que la presse locale et internationale fait face à une «dégradation constante» de ses conditions de travail depuis dix ans. 

Dans ce rapport sombre, RSF affirme que la bande sahélienne qui traverse le continent d’Ouest en Est menace de devenir «la plus grande zone de non-information de l’Afrique». 

Selon l’ONG, la première menace est la présence de bandes armées, dont la violence s’est intensifiée ces dernières années, suivie des juntes militaires, qui tentent par tous les moyens de contrôler et de museler les médias. 

Depuis dix ans, entre 2013 et 2023, cinq journalistes ont trouvé la mort au Sahel et six autres ont disparu. Le rapport fait état également de près de 120 journalistes arrêtés ou détenus pendant cette période, dont 72 rien qu’au Tchad. 

Enfin, le rapport rend compte des attaques par les djihadistes et de la disparition des radios communautaires, très écoutées, parce qu’elles n’adhéraient par à leur cause. RSF mentionne aussi la détérioration de la situation financière des médias, sous l’effet de la crise et de l’arrêt des subventions des Etats.