Le président russe, Vladimir Poutine a signé cette semaine, un décret engageant la prise de contrôle de deux énergéticiens, le finlandais Fortum et l’allemand Uniper, en représailles contre les projets de Bruxelles de confisquer les avoirs russes en Europe pour qu’ils financent la défense de l’Ukraine.
Hier mercredi, le lendemain de la signature de ce décret, Fortum a annoncé que le directeur de sa filiale russe avait été remplacé de force par le nouveau gestionnaire russe.
Rossimouchtchestvo, l’agence fédérale russe qui s’impose comme «gérant provisoire», assure que ce décret «ne prive pas les propriétaires de leurs biens» mais que «le propriétaire d’origine n’a plus le droit de prendre des décisions de gestion».
Basées en Russie depuis plus de 60 ans, Fortum et Uniper employaient avant la guerre en Ukraine, près de 7.000 personnes en Russie et y exploitaient 12 centrales au gaz.
Fortum, qui chiffrait ses avoirs dans ce pays au 31 décembre 2022 à «1,9 milliard de dollars, avait lancé en mai 2022 un processus de désinvestissement en Russie.
De son côté, Uniper a rappelé n’avoir plus été en mesure d’exercer un contrôle opérationnel sur sa filiale russe Unipro depuis la fin 2022, et qu’il avait trouvé un potentiel acheteur local mais que «la reprise n’a toujours pas été validée» par les autorités russes.
Moscou pourrait encore allonger la liste des entreprises frappées par des saisies en Russie. Le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov a déclaré que l’objectif est de «constituer un fonds d’indemnisation pour l’application éventuelle de contre-mesures contre l’expropriation illégale des avoirs russes à l’étranger» par les puissances occidentales.
Les Occidentaux ont gelé jusqu’ici pour plus de 300 milliards d’euros d’actifs de la banque centrale russe et Bruxelles a immobilisé dans l’Union européenne (UE) 21,5 milliards d’euros d’avoirs d’oligarques et d’entités russes frappés par des sanctions.
L’UE continue à chercher comment saisir des centaines de milliards d’euros d’actifs russes en Europe, souhaitant s’en servir pour financer la défense et la reconstruction de l’Ukraine.
Des informations de presse suggèrent que les membres du G7 étudient la possibilité d’interdire pratiquement toutes les exportations à destination de la Russie afin de limiter les capacités financières de cette dernière à poursuivre la guerre en Ukraine.