L’ambassade d’Iran à Ryad, la capitale du Royaume d’Arabie Saoudite, a rouvert ses portes lors d’une cérémonie à laquelle ont participée des responsables et diplomates saoudiens et iraniens ont révélé ce mardi 6 juin, plusieurs sources des deux pays.
La veille lundi, le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Nasser Kanaani avait annoncé que «l’ambassade d’Iran à Ryad, le consulat général à Djeddah et le bureau auprès de l’Organisation de la coopération islamique (OCI) seront officiellement rouverts mardi et mercredi» 6 et 7 juin 2023.
Cette réouverture de cette mission diplomatique de l’Iran à Ryad scelle le rapprochement entre les deux puissances régionales rivales après plus de sept ans de rupture. En revanche, l’Arabie saoudite n’a pas encore annoncé la date de réouverture de son ambassade à Téhéran.
La réconciliation devrait être formellement scellée à l’occasion d’une prochaine visite du président iranien, Ebrahim Raïssi à Ryad, alors que Téhéran dit avoir invité le Roi Salmane d’Arabie saoudite à se rendre en Iran.
Le Royaume wahhabite d’Arabie saoudite et la République islamique d’Iran ont accepté de rétablir leurs relations diplomatiques dans le cadre d’un accord surprise conclu en mars sous l’égide de la Chine.
Cet accord prévoyait la réouverture de leurs ambassades respectives et la mise en œuvre d’anciens accords de coopération économique et de sécurité signés il y a plus de 20 ans.
Riyad et Téhéran ont rompu leurs relations en 2016 après l’attaque de missions diplomatiques saoudiennes par des manifestants dans la République islamique d’Iran, à la suite de l’exécution par la monarchie du Golfe d’un influent dignitaire religieux chiite. Depuis octobre 2017, c’est la Suisse qui représentait les intérêts iraniens en Arabie saoudite ainsi que les intérêts saoudiens en Iran.
Ce rapprochement entre les deux puissances régionales redessine la réalité géopolitique du Moyen-Orient, jusqu’ici fracturée par les divisions chiites-sunnites et accroît l’influence de la Chine dans la région au détriment de celle des Occidentaux.